Ce n'est qu'une petite anecdote que je livre à la postérité...
Au mois de janvier 1961 eut lieu en France et en Algérie le référendum dit d'autodétermination voulu par le général de Gaulle, lequel avait pris soin de faire savoir que l'armée française n'exercerait aucune pression sur les électeurs "musulmans"et que les "informateurs" du monde entier pourraient se rendre sur place afin de vérifier la bonne régularité du scrutin.
A cette époque, je me trouvais dans une oasis en plein Sahara où j'effectuais mon service militaire. Le jour du vote, je me suis rendu au "centre ville" pour remplir mon devoir électoral; je n'avais que quelques centaines de mètres à parcourir à pieds. Sur le chemin du retour, qu'est-ce que j'aperçois ? Un homme vêtu à l'européenne, complet veston, chapeau à la Pinay, cravate, chaussures noires de ville bien cirées. Je reconnais sous cet accoutrement le capitaine commandant le petit détachement de la légion stationné non loin de là ! D'ordinaire il portait évidemment la tenue militaire adaptée au désert bien connue: sarrouel, chèche, képi, naîls...Il m'a fait penser aux Dupondt qui se déguisent pour passer inaperçus. Du coup, je ne savais pas si je devais le saluer (moi,j'étais en uniforme ).Mais nous étions seuls et il a poursuivi son chemin vers le bureau de vote. Il n'est certainement pas passé inaperçu des oasiens. Quant aux observateurs étrangers, je doute qu'un seul se soit déplacé pour venir jusque là.