K-tou a démontré en long et en large:
Islam ===> islamisme.
Islam = islamisme
"Katou" et "démontré", y'a déjà un truc qui ne colle pas :
Je vous imagine bien tous les deux en conférence avec l'élite japonaise
"L'islam des interdits" Anne Marie Delcambre islamologue
Extrait
Introduction
Appelé à donner son avis sur l’attentat du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, Salman Rushdie déclara, dans un article paru dans le New York Times à propos de la phrase : « Cela n’a rien à voir avec l’Islam ! » : « Nombreux sont les leaders de ce monde qui répètent ce thème, en partie dans l’espoir louable d’éviter que des musulmans innocents ne soient victimes de représailles en Occident depuis le drame de New York. L’ennui, avec ce démenti nécessaire, c’est qu’il est trop rapide et largement inexact. Si cela n’a rien à voir avec l’Islam, pourquoi ces manifesta-tions de soutien à Oussama Ben Laden et à Al Qaida qui ont eu lieu dans tout le monde musulman ? Bien sûr que si, cela a « à voir avec l’Islam ». Reste à savoir ce que l’on entend exactement par là. »
Il est en effet devenu politiquement et religieuse-ment correct, de distinguer entre d’une part, l’Islam présenté comme religion de paix et de tolérance et d’autre part, ce qui en serait la dérive extrémiste – l’islamisme – qualifiée de « politique », de « terro-risme islamique », d’intégrisme, de fondamentalisme. L’islamisme serait la maladie de l’Islam, l’Islam reli-gion n’ayant rien à voir, bien entendu, avec les attentats perpétrés et revendiqués par des musulmans à travers le monde, comme ceux qui ont suivi la guerre en Irak !
Cette distinction, même si elle part de la meilleure volonté du monde, voire d’un souci de dédramatisa-tion ou de dialogue, ne rend pas service au débat. La première question indiscrète à propos de l’Islam est bien celle-ci : les « islamistes » sont-ils des musulmans « normaux » ou sont-ce des musulmans « déviants », voire « malades » ? Abdelwahab Meddeb frôle une réponse courageuse à la question quand il écrit : « La lettre coranique, soumise à une lecture littérale, peut résonner dans l’espace balisé par le projet intégriste ; elle peut obéir à qui tient à la faire parler dans l’étroi-tesse de ses contours. » En termes plus simples, celui qui veut s’en tenir au texte, à la lettre, à la lecture litté-rale du Coran, peut trouver de quoi justifier une action guerrière et même terroriste. L’Islam pose en effet problème parce qu’il est dans l’impossibilité absolue d’échapper à ses textes fondateurs.
Or on ne pourra pas éternellement faire comme si le Coran ne comportait que des versets de paix et de tolérance et comme si le Prophète de l’Islam n’avait jamais appelé à la vengeance, jamais versé le sang. Au risque de choquer, il faut avoir le courage de dire que l’intégrisme n’est pas la maladie de l’Islam. Il est l’intégralité de l’Islam. Il en est la lecture littérale, globale et totale de ses textes fondateurs. L’Islam des intégristes, des islamistes, c’est tout simplement l’Islam juridique qui colle à la norme. Aussi, même si on arrive, ce qui est souhaitable, à juguler ce qu’on appelle l’intégrisme militant, à éviter les attentats, à mettre tous les islamismes sous les verrous, il restera toujours et partout cet intégrisme diffus dans la société musulmane qui n’est en fait que le désir d’application totale du Coran et de la Sunna à la lettre. Cet Islam intégriste inquiète les non-musulmans d’autant plus qu’ils le connaissent mal. Il est courant d’entendre dire : « l’Islam est une religion guerrière », « l’Islam impose le port du voile », « les musulmans n’aiment pas les chiens », « l’Islam est contre les images et les statues », « l’Islam est contre la modernité », « l’Islam déteste l’Occident » Ces idées reçus perdurent parce qu’elles comportent malheureusement une grande part de vérité. Seulement on n’ose pas l’avouer, paralysé par la crainte d’aller à contre-courant ou de passer pour raciste, voire adepte de théories politiques extrêmes.
Au risque de choquer beaucoup de musulmans et de non-musulmans, partisans par exemple d’un dialogue islamo-chrétien où les questions qui fâchent ne sont jamais vraiment abordées, il me semble souhaitable d’aborder ces interdits qui font difficultés.
La méconnaissance quasi totale du droit musulman, aussi bien par les politologues que par les musulmans eux-mêmes, conduit à des contresens dangereux. Les textes fondateurs constituent un édifice à trois étages : le Coran en est le premier, la Tradition prophétique (Sunna), le deuxième et le droit musulman (fïqh), le troisième. Ces étages sont reliés et renvoient le même écho. Ce que le musulman lit dans le Coran, il en trouve l’exemple illustré par le Prophète dans la Sunna et il découvre la réglementation dans les traités de droit musulman. Tous ces textes fondateurs ont finalement acquis un statut anhistorique d’éternité selon lequel ils sont considérés comme valables pour tous les temps et pour tous les lieux. Seuls les savants de l’Islam connaissent avec précision les textes du Coran, de la Tradition et du droit musulman. Le pieux musulman a certes une culture islamique mais il ne sait pas toujours très bien si telle injonction se trouve dans le Coran, dans la Sunna ou dans le droit musulman seulement. Il s’agit souvent pour lui d’une culture par osmose.
Cette culture islamique n’a que peu à voir avec la civilisation artistique brillante qualifiée d’arabo-musulmane, qui est d’abord le fait des apports civilisa-tionnels des peuples conquis comme les Byzantins et les Persans. En d’autres termes, les arts et les sciences qui ont fleuri en terre d’Islam sont en grande partie étrangers à la pure religion des Arabes à Médine au VIIe siècle. En revanche le droit musulman, qui est à la base de la culture islamique, repose entièrement sur le Coran et la Sunna. Il faut avoir le courage de regarder le catalogue des interdits islamiques pour constater le poids du carcan qui pèse sur le musulman et encore plus sur la musulmane. Il est prohibé, pour la femme, de laisser voir ses cheveux, ses bras, ses jambes, ses cuisses, de faire l’amour en dehors du mariage, d’épouser un non-musulman, de mettre des vêtements d’homme, de porter une perruque, de se limer les dents, de recourir à la magie, de chercher à conaître l’avenir. Pour l’homme, il est défendu d’être homosexuel, de porter des vêtements de femme comme le font les travestis, d’être sculpteur ou dessinateur, de porter des vêtements en soie et des bijoux en or, de jouer d’un instrument de musique, de pratiquer les jeux de hasard, de se laisser prédire l’avenir, de s’adonner à la magie, de prêter de l’argent avec intérêt, de diriger une société de crédit ou d’être agent d’assurances et bien sûr, pour l’homme comme pour la femme, il est interdit d’outrager la religion, de blasphémer, de commettre l’adultère, de faire un faux témoignage, de voler, de frauder, d’être un brigand, de quitter la religion musulmane, de porter une croix, de boire de l’alcool, de manger du porc, de consommer de la viande non saignée rituellement... Et l’on peut continuer ainsi à l’infini jusqu’à arriver à un nombre d’interdits impressionnant. Soixante-dix pour certains jurisconsultes, mais beaucoup plus selon d’autres. Il ne s’agit pas d’un jeu amusant qui pourrrait s’intituler : « t’as le droit... t’as pas le droit » (yajûz…là yajûz) », comme disent les jeunes musulmans des cités, mais d’injonctions morales et juridiques dont certaines, quand le droit musulman est appliqué, peuvent aboutir à avoir la main coupée et, en cas de récidive, le pied (pour le vol), ou à être flagellée ou lapidée (pour la femme adultère). Cette loi islamique n’est évidemment pas compatible avec les droits de l’homme mais elle fait partie intégrante de l’Islam. Elle en est la « substantifique moelle ».