Les Français sont désormais eurosceptiques
Vingt ans après Maastricht, le référendum qui avait tant divisé les Français serait perdu s’il avait lieu aujourd’hui. C’est l’un des grands enseignements du sondage Ifop pour Le Figaro.
Le 20 septembre 1992, les Français avaient ratifié d’extrême justesse le traité européen, avec 51 % des voix contre 49 %. Ceux qui ont voté à l’époque choisiraient aujourd’hui le non à 64 %. Et ils sont désormais 67 % à dire que l’Union européenne va « plutôt dans la mauvaise direction » depuis la ratification de Maastricht. En 1999, ils étaient 53 % à estimer qu’elle allait « plutôt dans la bonne direction ». La plupart des réponses confirment ce rejet grandissant à l’égard du projet fédéral européen. Au moment où la question d’un pas supplémentaire vers l’interdépendance paraît s’imposer, à la demande d’Angela Merkel mais surtout pour confirmer les engagements pris par la Banque centrale européenne, la France paraît s’installer durablement dans une attitude eurosceptique. Les Français ne semblent plus croire en l’intégration européenne, qu’on leur avait présentée comme le bouclier qui les protégerait.
En premier lieu, c’est l’euro, créé par le traité de Maastricht, qui est dans le collimateur des Français. « La monnaie unique est un très mauvais agent recruteur pour l’Europe, surtout dans les classes populaires », constate Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop. Quarante-cinq pour cent des sondés pensent que l’euro a été un handicap face à la crise. Ils n’étaient que 34 % à le penser en août 2010. Ouvriers et professions intermédiaires sont les plus opposés à l’euro. Mais la France active dans son ensemble porte aussi un jugement très négatif sur la décision la plus audacieuse d’union monétaire de l’histoire économique du XXe siècle.
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