Un Laonnois a été condamné hier par le tribunal correctionnel pour sévices graves sur un animal. Il avait laissé sa chienne mourir de faim.
«Cela fait 35 ans que je fais des enquêtes. Je n'avais jamais vu cela. On ne voyait que ses côtes. C'était un vrai cadavre ! ».
Les enquêtrices de la SPA sont encore traumatisées parce qu'elles ont trouvé derrière la porte d'un appartement de la rue Monge, dans le quartier Champagne, en avril dernier.
Police municipale
Elles n'y sont pas entrées facilement, le locataire des lieux n'étant pas disposé à se soumettre à leur contrôle.
Il a fallu l'intervention de la police municipale pour que l'homme les laisse pénétrer dans son logement.
Et là, dans la cuisine, elles ont découvert une chienne d'une maigreur extrême, en train d'agoniser dans ses excréments. Il y avait aussi un chiot, également victime de malnutrition, et un reptile.
La chienne a été transportée chez le vétérinaire mais elle n'a pas survécu.
Le propriétaire des chiens, un homme d'une trentaine d'années, a reconnu que les deux « rott », des rottweillers, étaient à lui.
Hier matin, il comparaissait devant le tribunal correctionnel pour répondre de sévices graves sur des animaux.
L'homme a prétendu que la gamelle était toujours pleine des meilleures croquettes. La chienne, Athena, serait subitement tombée malade et il n'aurait pas eu les moyens de la faire soigner.
Les chiots vendus
Difficile à croire quand on sait que le poids normal d'un rottweiller adulte est de 30 à 35 kg. La malheureuse chienne pesait à peine 16 kg à la fin de son agonie.
La chienne, donnée par un ami, avait eu deux portées (16 chiots et 8 chiots) et les petits ont été vendus 200 ou 300 euros chacun. Une belle source de profits pour ce Laonnois sans emploi qui vit avec le RSA.
A l'époque des faits, deux petites filles vivaient dans cet appartement. « Un environnement pas très joyeux pour des enfants », a souligné la présidente du tribunal à la vue des photos de la chienne martyrisée.
L'avocate de la SPA, venue de Paris pour cette affaire, a raconté à son tour les souffrances de la pauvre bête, incapable de se dresser sur ses pattes et qui est morte quelques heures après sa découverte. Me Naud a indiqué que le chiot allait mieux. « Il a repris du poids. Il est au refuge. » Elle a souhaité qu'il ne retourne jamais chez son ancien maître.
Ce dernier a été condamné à un travail d'intérêt général de 105 heures à effectuer dans un délai de 18 mois. En cas de non-exécution, il encourt une peine de deux mois de prison. Il devra verser 3 000 euros à la SPA. Il lui est interdit de détenir un animal pendant un an.
http://www.lunion.presse.fr/article/ais ... ir-de-faim
La justice animale se met désormais au niveau de la justice civile... quelle peine ridicule.