La mère d'un élève de Buxerolles près de Poitiers, accusée d'avoir agressé mercredi une professeur, a été remise en liberté vendredi dans l'attente de son procès renvoyé à octobre, lors d'une brève audience où elle a raconté les violences qu'elle-même subissait à l'école.
"J'ai passé mon enfance à la Martinique", a raconté au tribunal correctionnel de Poitiers cette mère de deux enfants de 9 et 13 ans, au cours d'une audience où il a été question de racisme.
"J'ai été victime de violences par un instituteur, un Blanc, il me tapait à coup de règle", a-t-elle dit, ajoutant ressentir "beaucoup plus de racisme à Poitiers", où elle vit depuis quatre ans, qu'à Paris.
L'argument du racisme a été rejeté par Me Hélène Mérade, avocate de l'enseignante. "On ne se laissera pas entraîner sur ce terrain-là. Quand on enseigne au collège Jules-Verne comme (l'enseignante) depuis 17 ans, on ne peut pas être raciste", a-t-elle déclaré après l'audience.
Les faits n'ont pas été examinés, et le procès sur le fond renvoyé au 19 octobre, un délai réclamé par la défense.
La mère de famille, dont la garde à vue avait été prolongée jeudi et qui a subi un examen psychiatrique, est ressortie libre du tribunal.
Elle a été placée sous contrôle judiciaire, ne doit pas venir à Buxerolles, et éviter tout contact avec l'enseignante.
Elle devait être jugée pour intrusion non autorisée dans une enceinte scolaire, violences exercées sur une personne chargée d'une mission de service public et sur deux policiers, ainsi que pour des outrages inscrits sur le carnet de correspondance de son fils.
"Arrêtez de nous faire chier. Si vous avez un problème avec les Blacks, changez de métier", avait-t-elle notamment écrit.
Le procureur a justifié la comparution immédiate d'une femme inconnue de la justice pour "marquer l'interdit absolu" concernant toute agression physique ou verbale d'un enseignant et d'un policier.
L'avocat de la défense, Me Sébastien d'Espagnac, a regretté "la tourmente médiatique", estimant que sa cliente "voulait seulement des explications".
"Le ton est monté, il y a eu une altercation, mais il y a une explication sur son déroulement. On s'en expliquera à l'audience", a-t-il dit.
Selon la direction du collège, la mère avait pénétré dans l'établissement puis dans la classe de 4e mercredi matin, pour demander des explications sur une annotation dans le carnet de correspondance du fils. Là, selon la professeur, la mère lui avait arraché les lunettes, asséné une gifle et un coup de pied.
Lors de sa garde à vue, elle avait donné à un policier une gifle, et à un autre un coup de pied, selon le parquet.
A la barre, la mère de l'élève n'a pas manifesté de remords, même si elle a brièvement exprimé des regrets par la suite, face aux jounalistes.
"Oui, je suis impulsive", a-t-elle déclaré. "Je peux être une bombe à retardement notamment quand ça concerne mes enfants. Sinon, je suis calme. Un collégien ne peut pas se défendre tout seul face à un enseignant. Ce n'était pas mon intention de l'agresser".
Le psychiatre qui a examiné la mère de famille jeudi a indiqué n'avoir pas décelé de "personnalité dangereuse".
http://fr.news.yahoo.com/prof-agressée-à-poitiers-procès-renvoyé-mère-raconte-175432771.html
-----------------
Non au Racisme.