, de Sven Ortoli (très jolie pour introduire).
Plusieurs penseurs ont insisté sur le fait que l’idéologie nationale-socialiste n’est pas née avec Hitler mais qu’il s’inscrit dans un long contexte historico-culturel de l’Allemagne. Ils disent que la politique d’extermination des Juifs constituait un aboutissement final et non un accident de parcours.
Dans nos écoles et nos établissements publiques, nos professeurs nous expliquent que l’arrivée du nazisme était en réaction à :
1- L’humiliation de la défaite allemande de la Grande Guerre avec l’armistice signé par le nouveau régime alors même que les allemands occupaient encore des territoires français et qu'ils étaient toujours prêts à se battre. C’est le fameux Dolchstoßlegende (coup de poignard dans le dos).
2- L’horrible diktat du traité de Versailles sans que les allemands n’ont pu se défendre et participer. Le traité décide de porter seul les responsabilités de la guerre sur l’Allemagne en plus d’un territoire (la Rhénanie) occupé par des soldats alliés surtout français qui seront tout à fait détestable avec la population locale.
3- L’hyperinflation des années 1918 jusqu’en 1923 qui aboutira au radicalisme de toutes les idéologies. Weimar devient une démocratie sans démocrate. Première alerte avant les séries de coup d’Etat des milieux de gauche comme de droite
4- La crise économique des années 1930 qui propulse le nazisme à la chancellerie. En 1932, un quart des allemands étaient sans travail du fait de l’incompétence de la république de Weimar et du laxisme qu’elle procurait
Mais c’est négligé les causes réelles du succès nazi en Allemagne. Le régime nazi n’est pas qu’un simple . C’est bien plus que cela. Ces justifications sont de simples facteurs ayant favorisés l’arrivée démocratique d’Hitler mais qui ont eu je l’accorde, une place importante.
Le NSDAP est un parti d’origine paysanne et ouvrière et qui restait relativement groupusculaire jusqu’en 1930 où il réalise une percée extraordinaire au Reichstag passant de seulement 12 élus en 1928 (sur 550 députés possibles), à 107 en septembre 1930 !
L’idéologie nazie repose sur des mythes et légendes anciennes bien ancrées dans les mœurs des allemands.
L’Allemagne est née sur un petit territoire peu peuplé et pauvre autour d’un univers hostile, constamment menacée par les plus grandes puissances européennes : les suédois au nord, les russes à l’est, les autrichiens au sud, les français à l’ouest et les britanniques sur les mers.
L’affirmation de leur souveraineté se base par la force, ils sont convaincus que la liberté a été acquise par la force et que le droit se crée par la force. Ils sont donc disciplinés et obéissants, la Prusse se voulant la nouvelle Spartiate (vénérant leur force et leur bravoure au combat). Il a fallu 3 batailles clés contre respectivement le Danemark, l’Autriche et la France de 1864 à 1870 pour aboutir à l’unification forcée des peuples allemands et à la reconnaissance de ce droit. Une unification par la force des armes sur trois fronts différents. L’Allemagne est un peuple de guerrier qui a été blessé dans son orgueil nationaliste en 1806 à Iéna (traumatisme comparable à celui de la défaite de 1940 pour la France) qui marque le début de la longue rivalité franco-allemande.
La pensée nazie tient compte de l’histoire allemande et de son passé socio-culturel. Luther est leur première source d’inspiration lorsqu’il s’oppose au pape avec les « thèses de Wittenberg » (1517) et Des Juifs et de leurs mensonges (1543). Il s’inspire du mythe d’une race germanique préchrétienne (la future race Aryenne) envoyée en mission sur terre dans le but de purifier le monde en cherchant la rédemption et de trouver le bonheur qui passe obligatoirement par l’extermination du dernier juif (jugé coupable de tous les maux de la société) qui devient bestialisé et diabolisé. Cet antisémitisme millénaire s’est bâti en Allemagne s’étalant de simple préjugé raciste au stade de science puis d’idéologie et vision du monde. Déjà ces courants millénaristes chrétiens croyaient au règne de « mille ans » repris par les idéologues nazis. Les nazis sont donc les premiers héritiers de courants fanatiques luthériens. L’eugénisme nazi vient de là, en réduisant l’humanité à une espèce vivante assujettie à la loi de la jungle (imposer sa suprématie et éliminer le faible qui n’a plus sa place dans la société). L’idée de sélection naturelle résulte de la zoologisation de l’espèce humaine. Des spécialistes sont unanimes pour dire que cet eugénisme plonge à gauche car la vision eugéniste est une vision du progrès sur la misère. L’eugénisme a donc fondé ou largement répandu, le racisme au sens propre du terme. C’est la base du darwinisme social et de sa doctrine : la survie des races. Le darwinisme social est une réaction aux révolutions industrielles et à la mutation rapide et brutale d’une société allemande devenue la première puissance industrielle d’Europe et la seconde du monde en 1900. Enfin, la théorie de l’ propagée par les nazis est en marche avec le darwinisme basique valorisant la virilité, la violence et le courage. Des traits de caractères propres à un soldat de guerre remployant ainsi le mythe du guerrier prussien dont la destinée glorieuse est de mourir sur le champ de bataille.
Bien avant 1914, la guerre est vue comme une « hygiène du monde » (Marinetti, 1907), une expérience des limites, salvatrice et rédemptrice
S’inspirant de la propagande fasciste italienne « croire, obéir, combattre » vénérant la guerre et la conquête de nouvelles provinces pour la gloire et le prestige d’une Nation millénaire.
L’espace vital est défendu dans l’idée qu’une race aryenne prépondérante et prospère puisse se développer et ainsi s'affirmer comme la mémoire civilisatrice de l'humanité.
Le contexte de la seconde guerre mondiale a grandement favorisé l’idée de solution finale. C’est une nouvelle guerre totale : . Par ce fait, le génocide n’est plus qu’une solution à un problème politique donné.
Le succès nazis était donc prévisible, tout jouait en leur faveur entre les faiblesses de Weimar et les quiétudes des milieux de gauche à leur égard ainsi que des pensées intellectuelles qui définissaient le nazisme comme une simple crise de l’Esprit. Le passage nazi était inévitable pour prendre certaines consciences au peuple allemand que les mythes restent légendaires.
« Nationaux-socialistes, nous voyions dans notre drapeau notre programme : dans le rouge, l’idée sociale du mouvement ; dans le blanc, l’idée nationaliste ; dans la croix gammée, la mission de lutte pour le triomphe de l’Aryen, et aussi pour le triomphe de l’idée du travail productif, idée qui fut et restera éternellement antisémite » dans Mein Kampf
l'Idée de croisade toujours dans Mein Kampf : « La nature éternelle se venge quand on transgresse ses commandements. C’est pourquoi je crois agir selon l’Esprit du Tout-Puissant, notre créateur car : en me défendant contre le juif, je combats pour défendre l’œuvre du Seigneur ».
PS: Hitler s'approprie la religion alors qu'il la rejette totalement mais elle participe à la génialité du portrait d'Hitler, le sauveur et le guide de la race Aryenne.
une petite vidéo historique pour montrer l'accession au pouvoir d'Hitler =>
http://www.youtube.com/watch?v=4vTC5Kd9lRc&feature=related