Cependant depuis la sortie du nucléaire en Allemagne il n'y a pas plus d'émission de CO2 car ils ont comblés avec du renouvelable et une baisse de leur consommation.
Warf, non, non, "pas plus d'émission", à peine 14 millions de tonnes de CO2 de plus et une hausse de 13,5% de charbon brûlé par an :
Mentir et encore mentir, il restera toujours quelque chose. Telle est la devise de l'escrologiste.
Le pire, c'est qu'il finit par croire à ses propres bobards.
Pour l’instant, l’Allemagne sort du nucléaire sans émettre plus de CO2
C’est l’une des questions les plus déterminantes du débat énergétique européen : en sortant du nucléaire, l’Allemagne va-t-elle brûler plus de charbon et de gaz, et détériorer son bilan carbone ? Bien évidemment, assurent les défenseurs de l’atome, pour qui l’argument climatique est devenu premier (voir par exemple ce billet de l’association Sauvons le climat).
En réalité, cette affirmation est contredite par les données énergétiques allemandes : en 2011, l’Allemagne n’a pas compensé la fermeture d’une partie de ses centrales nucléaires en brûlant plus de gaz et de charbon, mais en réduisant ses exportations d’électricité et en augmentant sa production d’énergie de source renouvelable. Telle est l'analyse du chercheur Andreas Rudinger dans une passionnante note rédigée pour l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Cela ne garantit pas qu’elle parvienne à respecter ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre (– 80 % en 2050). Mais c’est un sérieux indicateur qu’elle s’est mise en situation de le faire.
« Les décisions post-Fukushima ne constituent ni un renversement brutal de la politique nucléaire existante, ni un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre », explique ce spécialiste en politiques énergétiques et climatiques. A la suite de l’accident japonais de Fukushima Daiichi, Berlin a décidé l’arrêt anticipé de huit réacteurs (sur un total de dix-sept). Long d’une vingtaine de pages, cet article détaille, chiffres à l’appui, les paradoxes du tournant énergétique allemand. Sa lecture va à l’encontre de bien des idées reçues si souvent claironnées en France.
D’abord, la production d’électricité d’origine fossile n’a pas augmenté en 2011 par rapport à 2010, calcule Andreas Rudinger. Une stabilité permise par la diminution de la consommation intérieure brute (2 TWh), alors que la production de renouvelables a gonflé de 19 %. A l’avenir, les scénarios officiels font état, de plus, de l’ambition de ne pas compenser la perte des capacités nucléaires par un recours accru aux centrales à combustion fossile. Pourtant, l’Allemagne est bien en train de construire des centrales fossiles (10 Gigawatt). Mais, les installations en construction « visent en premier lieu à remplacer des centrales vétustes et polluantes par des centrales plus efficaces (…) et à réduire la part des centrales thermiques à charbon au profit de centrales à gaz et à co-génération», révèle le chercheur. C’est ce paradoxe qui explique que, contrairement à ce qu’affirment les pro-nucléaires, l’Allemagne peut à la fois construire de nouvelles centrales à gaz et améliorer son bilan carbone.
La fin du plus important conflit technico-politique
Ensuite, l’Allemagne a « considérablement réduit sa marge d’exportation » sans pour autant devenir exportatrice nette d’électricité, sur l’ensemble des échanges avec les pays transfrontaliers. Sur ce sujet, il y a bien une exception française, puisque l’année dernière, la France est, pour la première fois depuis de longues années, devenue exportatrice d’électricité vers son voisin allemand.
Mais cette exception n’est pas représentative de la situation de la balance commerciale de notre voisin : l’Allemagne est exportatrice nette sur toute la période observée, malgré la fermeture de réacteurs nucléaires, avec une marge d’exportation de 6,3 Terrawattheure (TWh). Les importations ont progressé de 18 % entre 2010 et 2011, mais les exportations n’ont diminué que de 6,5 %. Surprise : l’Allemagne a été importatrice nette pendant les mois les plus chauds, pourtant moins consommateurs, et fortement exportatrice pendant la période la plus froide. Pourquoi ? « Elle souhaite maintenir des capacités à l’export pour profiter de la variation des prix du marché dans une logique d’optimisation économique », analyse le chercheur.
Ce n’est pas qu’une question de kilowatt et de tuyau, mais aussi de consensus politique, pointe par ailleurs l’article de l’Iddri. La réforme de la politique nucléaire, le 30 juin 2011, a reçu 83 % d’approbation, avec le soutien des quatre grands partis (CDU, SPD, FDP et Verts). Cette union nationale signe la fin du « plus important conflit technico-politique de ces quarante dernières années ». C’est un « déclencheur politique ». Et elle rend ainsi possible l’adhésion collective à un ambitieux projet de transition énergétique à l’horizon 2050.
Finalement, conclut le chercheur, la décision de sortie du nucléaire n’apparaît que comme « une étape intermédiaire » de la transformation du modèle énergétique allemand. Une difficulté supplémentaire, dans la perspective de la sortie du carbone pour lutter contre le changement climatique. Mais un problème surmontable.
Un an après l’accident de Fukushima, l’Allemagne emprunte donc la voie d’une sortie du nucléaire et d’une lutte maintenue contre le changement climatique. Preuve, pour l’instant, que ces deux horizons ne sont pas incompatibles.