Le patron des Guignols de l’Info tunisiens en prison : allo Mélenchon, BHL, Fourest…
Posted on 4 septembre 2012 by Huineng - Article du nº 267
Réfléchissez bien avant de partir prendre vos prochaines vacances en Tunisie. C’est vrai que Bizerte, Hammamet, Djerba la Douce, etc. tout cela nous fait rêver, pauvres de nous autres abonnés à trois cents jours de pluie par an.
Réfléchissez bien, il y a comme une petite musique d’émancipation et de liberté culturelle dont le régime tunisien défunt était le garant, qui est en train de passer par la section pertes et profits.
L’origine de cette ambiance délétère vient du fait que tout ce qui pourrait être attentatoire au nouveau régime politique en place ou à la religion musulmane va être passé au peigne fin.
C’est gros comme une maison : si d’ici deux ans les tunisiens ne se lancent pas dans une 2ème révolution, ils seront définitivement passés de l’ancienne dictature de Ben Ali à la nouvelle dictature de Rached Ghannouchi, le patron d’Ennahdha, parti islamiste désormais aux commandes de la Tunisie.
Et avec en prime, un gros plongeon économique. Car ce que la presse française ne s’est pas empressée de rappeler, pendant la soi-disant révolution tunisienne, c’est que la Tunisie de Ben Ali avait été élue comme le 1er pays d’Afrique pour le taux croissance économique au Forum de Davos en 2007. Il y a même des videos où l’on voit Dominique Strauss-Kahn venir congratuler Ezzedine Ben Ali, en présentant la Tunisie comme un modèle pour les pays émergents.
Mais revenons à la dernière actualité, le dernier coup en date de la part des islamistes pour museler la liberté de critiquer en Tunisie. C’est l’emprisonnement, dans l’attente de son procès, du patron d’une chaîne de télévision tunisienne, producteur d’une émission « Guignols » sur le modèle de Canal Plus. Son nom, Sami Fehri. Courageusement, il n’a pas tenté de s’enfuir à l’étranger et s’est lui-même constitué prisonnier.
Mais j’ai beau tendre l’oreille. Quoi !! Plus fort SVP !! Je n’entends rien. Normalement, les médias du monde entier devraient du être déchaînés contre la justice tunisienne aux ordres de la dictature, et réclamer à cor et à cri la libération de Sami Fehri, emprisonné pour délit d’opinion. D’autant que l’emprisonnement de Sami Fehri vient après des semaines de pressions du pouvoir pour qu’il arrête de diffuser son émission de « Guignols ».
Or, en dehors de quelques médias tunisiens, il n’y a eu aucune réaction dans le monde. Le silence est assourdissant. Sami Fehri est pourtant un journaliste des leurs, complètement des leurs. Mais les siens ne le reconnaissent pas… Pourquoi ce silence ?
Il n’y a qu’une réponse possible pour expliquer l’état de dhimmitude primaire de nos médias occidentaux : surtout ne rien dire de mal de la glorieuse révolution tunisienne. La révolution de jasmin, la révolution des jeunes, de Facebook et de Twitter réunis, est devenue un must intouchable, même si elle débouche aujourd’hui sur une dictature islamiste que l’on ne veut pas voir.