Ensuite, moteur de quoi? du développement économique, de l'amélioration des conditions de vie? Quand on voit le monde aujourd'hui, dans sa globalité, puisqu'aujourd'hui, les "moteurs" agissent à l'échelle du monde, on voit que ce n'est pas le cas: une minorité infime se goinfre pendant que la grande majorité peine à survivre, et dans des conditions atroces agravée par l'industrialisation, la détérioration de l'environnement, et la destruction des anciennes sociétés rurales (qui permettaient à tout le monde de se nourrir la plupart du temps, et aussi de vivre ensemble), et aussi par la destruction de l'héritage des peuples partout dans le monde. L'avidité qui a servis de moteur à l'industrialisation n'a crée qu'individualisme, destruction des liens sociaux, violences et destructions en général, et créée de la laideur qui n'a fait qu'accroître le mal-être, sauf pour une toute petite minorité, qui se vautre dans un luxe et une abondance malsaines.
En quoi l'avidité serait le moteur de l'industrialisation ? L'industrialisation est une période qui fut en bonne partie due à une croissance démographique et à des découvertes scientifiques. Avant de venir de l'avidité des gens (qui a toujours existé même avant la RI), ce développement économique vient du progrès scientifique, qui a toute sa place dans le libéralisme. La concurrence, essentielle au libéralisme économique, nécessite d'ailleurs l'innovation, la pensée et la réflexion.
Je ne nie pas que la RI a eu une influence sur la société (plus individualiste certes), mais cela a aussi ses racines dans la pensée même des lumières, des droits de l'Homme, que vous considérez (je pense) comme progressiste (en tout cas pour l'époque).
En fait, lorsque je parlais de l'avidité, je parlais plus moi d'esprit d'entreprise. L'avidité d'un Bill Gates vous a permis de vous procurer un ordinateur et de me répondre sur ce forum en ce moment.
Je ne veux pas faire l'éloge de l'avidité (je suis plutôt austère), mais je pense qu'il y a ce qu'on voit et il y a ce qu'on ne voit pas (comme le disait Frédéric Bastiat) : il faut toujours voir l'indirect comme le direct.
Il faut arrêter d'être matérialiste, bien que ce soit le maître mot de notre époque: le progrès n'est pas qu'économique.
On est bien d'accord.
Sur le reste aussi.
Par contre, généralement, vouloir faire le mal conduit souvent à le faire dans la mesure où il y a passage à l'acte. Ca dépend alors de la manière dont on définit le bien et le mal, mais pour moi, l'avidité, l’égoïsme et la mesquinerie sont des choses mauvaises.
Vous partez du principe que les patrons font tout ce qu'il font par amour de l'argent et pour rabaisser les autres. Le libéralisme, ce n'est pas l'amour de l'argent, ça c'est une idiotie.
Tout dépend du patron dont on parle. Quelqu'un qui fait sa fortune, je crois que ce qui l'a avant tout motivé a monter une boîte, c'est pareil que tout le monde : vivre de son travail.
Et si l'égoïsme est récurrent dans notre monde, je crois moi que l'esprit d'entreprise est, pour les patrons comme les ouvriers et employés une chose collective : c'est une coopération d'un groupe. Et cela s'étend même au-delà, car une entreprise s'adresse à une demande, à un marché constitué de consommateurs. Une entreprise pense forcement à ces derniers sinon elle ne pourrait pas survivre.