Pour répondre en quelques points :
Les étudiants français issus des classes moyennes, à la fois trop «aisés» pour prétendre aux bourses, mais pas assez pour pouvoir s’en sortir seuls, vont cette année encore être tiraillés entre la volonté de réussir leurs études et la nécessité de subvenir à leurs besoins.
Les étudiants de classe moyenne peuvent largement se débrouiller seuls s'ils savent réagir en adultes et non en enfants : baisser les forfaits des téléphones portables, rogner sur les consommations facultatives (alcools, clopes, soirées, etc...) tout en focalisant l'argent mensuel sur l'indispensable : les cours, le loyer et la nourriture.
L'actuelle insouciance estudiantine et le montant des frais facultatifs ainsi dépensés seraient intéressants à étudier en complément.
Il serait plus intelligent pour solver ce problème économique de desserrer l'étau financier clouant les classes moyennes qui, du coup, pourront aider leurs enfants à faire leurs études. Arrêtons de vouloir forcément résoudre les problèmes économiques par des nouvelles subventions étatiques...
Il faut d’abord revenir sur la loi Pécresse d’autonomie des universités françaises, synonyme de privatisation et de libéralisation à peine camouflées, avec tout ce que cela exige en terme de rentabilité et d’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants. L’Etat doit absolument amortir, voire prendre à sa charge ces augmentations afin que les étudiants n’en soient pas victimes.
L'autonomie des universités est une excellente chose si celles-ci sortent réellement du joug étatique et reviennent progressivement aux fondamentaux des études universitaires : former de véritables adultes capables d'être autonomes dans notre société. Le renforcement du lien avec les industries, lentement amorcé depuis quelques temps, est l'une des pistes à suivre mais pas la seule !
La grande défaillance de notre système universitaire fut son éloignement du milieu du travail qui mena quasiment à une inadéquation entre les études et les métiers visés. Ainsi, on a vu nombre d'industries compléter les formations universitaires par des formations internes...
Par ailleurs, il est impératif de revaloriser et repenser le système d’attribution des bourses sur critères sociaux, afin que les étudiants issus de familles qui ne sont pas assez nécessiteuses aux yeux des CROUS puissent tout de même étudier dans des conditions optimales.
Aucun sens : il faut fixer forcément poser des limites pour les subventions. Sinon, on généralise complètement le système !
La paupérisation de la classe estudiantine reste profondément liée à la paupérisation de la population en général. Ainsi, si les loyers sont trop excessifs pour les étudiants, faut il logiquement se poser la question de la raison qui pousse les loyers à monter : serait ce les taxes foncières qui ne cessent de grimper, les taxes sur les loyers, les taxes sur les salaires des propriétaires, etc... ? Ne serait ce pas plus simple de limiter les augmentations de loyers à la source et non en balançant des projets de loi à tout rond ou des subventions à tire-larigot ?
Enfin, je dirais que l'étudiant souffre d'un manque de rentabilité : se formant intellectuellement sans fournir de biens ni de services, ces années pèsent inéluctablement sur les finances des familles qui n'ont guère les moyens en ce moment de multiplier les frais annexes. Pourquoi ne pas développer toutes les filières en alternance qui, outre de pousser la formation pratique de l'élève, permette à la sortie du diplôme de pouvoir accéder réellement et sans formation interne à un métier ? Tout en fournissant un petit pécule non négligeable à l'étudiant...