> La scène se passe à l'Elysée, début d'été de l'An de Grâce 2012...
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François le Bon, Président-Monarque
Ségolène, Madame Royale, duchesse de Poitou-Charentes
Valérie de Twitweiler, Madame de Maintenant
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> François
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> > > Je vous ai fait venir toutes deux jusqu’à moi,
> > > Pour mieux vous faire part de mon réel émoi.
> > > Je me dois désormais de gouverner la France,
> > > Et je veux me vouer à cette gouvernance
> > > Sans me voir infliger chaque jour le souci
> > > De devoir arbitrer vos permanents conflits !
> > > Je veux que dès demain l’ensemble de la presse
> > > S’abstienne de parler du cas de mes maîtresses.
> > > Le trône que j’occupe exige que je sois
> > > Digne de la posture que l’on attend de moi.
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> > > Royale
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> > > Vous êtes mal parti ! Lié à cette garce,
> > > Vous resterez toujours le dindon de la farce !
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> > > Maintenant
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> > > Holà, Madame, holà ! Chantez un ton plus bas.
> > > Ce sont là des propos que je n’accepte pas !
> > > Vous vous trompez de genre, car en cette occasion,
> > > L’on doit parler de dinde et non pas de dindon.
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> > >Royale
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> > > Nous sommes bien d’accord ! Je vois avec bonheur
> > > Que vous vous estimez à votre vraie valeur !
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> > > Maintenant
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> > > Votre appréciation quant à elle m’enchante :
> > > Vous êtes trop aimable en vous voulant méchante ;
> > > Une injure de vous frise le compliment.
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> > > Royale
> > >
> > > Pour vous complimenter encore un bref moment :
> > > L’homme doit sa fortune à sa première femme ;
> > > Enivré de gloriole, il en devient bigame,
> > > Et il doit la suivante à sa bonne fortune !
> > >
> > > Maintenant
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> > > Vos considérations ne sont guère opportunes :
> > > Ce n’est qu’avec François que vous avez trouvé
> > > L’éphémère moyen de vaguement briller.
> > > Puisant dans son esprit, sa force et sa raison,
> > > Les moyens de servir vos propres ambitions,
> > > Vous avez tout gâché en y mettant du vôtre,
> > > Exaspérant les uns, faisant rire les autres !
> > > Et depuis vous avez, sans perdre vos grands airs,
> > > Entassé joliment défaites et revers.
> > > Vous vous croyiez précieuse et fûtes ridicule,
> > > Vous espériez compter et ne fûtes que nulle !
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> > > Royale
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> > > Permettez-moi, Madame, avec tout le respect
> > > Que l’on se doit d’avoir pour qui est au sommet,
> > > De très modestement vous dire sans ambages
> > > Que le peu que j’obtins, je l’obtins sans « jambage » !
> > > Tout ce que j’ai perdu, je peux le regagner
> > > Sans devoir pour autant coucher à l’Élysée.
> > > Je ne dois qu’à moi seule les postes que je brigue,
> > > Perdant ainsi sans honte et gagnant sans intrigue.
> > > Quant à vous, l’on pourrait demain vous replonger
> > > Dans l’aimable néant dont vous fûtes tirée.
> > > Adieu, Madame, adieu, et n’étant point méchante,
> > > Je vous laisse rêver « hollandemains » qui chantent !
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> > > François
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> > > Eh bien voilà, voilà ; je crois que nous avons
> > > Fait assez bien le tour de la situation !
> > > Il est bon que parfois des vérités se disent,
> > > Qu’on puisse se parler avec pleine franchise.
> > > De la paix retrouvée, ces mots sont le prélude,
> > > Et tout va donc rentrer dans la normalitude.
> > > (à Royale)
> > > Embrasse les enfants, dis-leur qu’à eux je pense.
> > > (à Maintenant)
> > > Et toi, viens faire l’amour avec la Présidence !
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> > > H. W. auteur belge
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