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C'est une chape de plomb qui s'abat sur les écrivains et artistes du monde arabe....
Aujourd'hui c'est le film Persepolis qui est interdit de diffusion en Tunisie et au Maroc et demain ?
Nous marquons notre solidarité avec tous les créateurs indépendants et condamnons sans appel la censure qui les frappe !
LES ISLAMISTES MAROCAINS FONT DEPROGRAMMER LA PROJECTION DE PERSEPOLIS !?
L’œuvre maîtresse de l'iranienne Marjane Satrapi, la BD : « Persepolis » qui va souffler ses 10 bougies le 2 octobre prochain n'est pas au goût des mollahs et de tous les intégristes.
Nous le savions !
Ce qui a particulièrement scandalisé tous les cinéphiles et partisans de la liberté de création, c'est la nouvelle interdiction de diffusion qui s'abat sur le film « Persepolis » largement inspiré du livre ? dans Les pays du Maghreb se déclarant démocratiques.
Le 2 mai 2012,la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée en Tunisie a été marquée par l'annonce de la condamnation du patron de la chaîne de Télévision Nessma.
Nabil Karoui a été condamné à verser environ 1200 € "pour la diffusion au public d'un film troublant l'ordre public et portant atteinte aux bonnes mœurs"... : Persepolis
Nous venons d'apprendre que la Cinémathèque de Tanger a supprimé, sans une once d'explication du festival cinématographique le film de Marjane, qui avait reçu le sauf conduit délivré par la censure marocaine.
Lors de la programmation d'avril dernier, aucune remarque n'avait été faite si ce n'est sur la qualité indéniable de ce film.
Que va faire la Fondation Gan Groupa ma qui est le financeur et l'organisateur principal de ce festival censuré ?
En Tunisie, ce sont les salafistes qui tiennent la rue et font pression sur le gouvernement et au Maroc, c'est le parti islamiste gouvernemental Justice et développement (PJD) qui est aux commandes.
Le vernis de démocratie et d'ouverture dont se couvrent les gouvernements issus de la révolution arabe ne sont que de la poudre aux yeux.
Profitez de vos vacances pour lire ou relire la Bande dessinée « maudite » et amis cinéphiles proposez à vos cinémas municipaux et associatifs de programmer dans les salles le film « Persepolis » par soutien et pour notre plaisir car le film est magnifique.
Voici une présentation que j'ai faite en 2003 de la fameuse BD
PERSEPOLIS
De Marjane SATRAPI Collection ciboulette, édition l’association Une bande dessinée en quatre volumes
L’IRAN
2500 ans de tyrannie et de soumission, l’espoir puis la dictature islamiste
Une bande dessinée iranienne, interdite au pays des barbus et pour cause… C’est un portrait passionnant, sans complaisance d’une société tyrannique moyenâgeuse… L’humour est présent dans cette BD…On arrive à rire certes mais il y a aussi des passages assez difficiles avec la description poignante parfois, de situations vécues par Marji, ses amis et sa famille… L’auteure, née dans une famille de la petite bourgeoisie iranienne, progressiste connaît l’espoir partagé quand les républicains, longtemps contraints à la clandestinité se mobilisent contre le chah… Ensuite tout va très vite, la contre révolution islamiste, les emprisonnements, les assassinats, la suppression des libertés démocratiques… Les barbus sont partout, les jeunes filles sont obligées de porter le voile… Marji nous raconte sa vie ….Ses parents l’envoient étudier en Europe. Elle revient en Iran quelques années après, c’est une adulte, elle est transformée, elle, mais pas la société iranienne qui continue à sombrer dans la barbarie. La résistance sous la terreur s’organise, : des fêtes clandestines, des rencontres, des relations sexuelles hors mariages malgré l’interdiction… Marji devient étudiante en faculté d’art…Elle nous conte ses heurts avec la hiérarchie à propos de ses dessins, les relations clandestines avec celles et ceux qui refusent de vivre confinés dans une misère culturelle et sexuelle… Après son divorce, Marji finit par partir d’Iran pour rejoindre la France au grand soulagement de ses parents qui craignaient pour sa sécurité… La vie en Iran est dépeinte avec du réalisme émouvant dans une BD alerte, pleine de rythme…
Jean-François CHALOT
Comme quoi... Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre