Le Parlement Européen vient de rejeter, à une large majorité, le traité anti-contrefaçon Acta.
C'est une victoire pour tous ceux qui manifestent et protestent depuis des mois contre le traité Acta signé entre les États-Unis, l'Europe et le Japon. Le Parlement européen, à une très large majorité de 478 voix contre 39, vient de rejeter le traité anti-contrefaçon contre lequel avaient manifesté cet hiver des milliers de personnes dans toute l'Union Européenne.
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Et INDECT ?
http://h16free.com/2012/07/08/16218-qua ... uropeennes
Et parfois, dans un moment de sincérité ou d’égarement, un politicien laisse échapper une vérité, comme dernièrement Karel de Gucht. Il s’agit du Commissaire européen au commerce. C’est un Belge, qui fut anciennement ministre des affaires étrangères du Royaume, d’ailleurs connu pour avoir fraudé le fisc, et qui est directement intéressé au débat ACTA de par sa position actuelle ; il a déclaré, sans broncher, aux parlementaires européens :
Si vous votez négativement avant le jugement de la Cour Européenne, laissez-moi vous dire que la Commission poursuivra cependant la procédure courante auprès de la Cour, comme nous pouvons le faire. Et ce vote négatif n’arrêtera pas la procédure. Si la Cour remet en question la conformité du Traité, nous évaluerons comment nous pouvons répondre à ses remarques.
Et comme le Parlement a, malgré cet « avertissement », rejeté le traité, le gentil Karel a embrayé :
Premièrement, je vais proposer quelques clarifications sur ACTA. Par exemple sur ce qu’on va mettre en place concernant l’environnement numérique… Nous pourrions par exemple chercher à clarifier le sens de « échelle commerciale ». Deuxièmement, une fois que nous aurons discuté ces clarifications éventuelles, je proposerais de faire une seconde procédure d’approbation auprès du Parlement Européen.
Vous la sentez bien, là, sa grosse démocratie en action ? Elle peut se résumer par le maintenant célèbre « Si le premier vote est défavorable, faites revoter » qui fut en vigueur pour les précédentes tentatives européennes d’intégration. Ici, normalement, le citoyen responsable et conscient de son vote s’empresse de demander la démission de Karel de Gucht, ou, alternativement, qu’on l’enduise de goudron et de plumes.
Et le pompon, c’est que pendant que l’ACTA est repoussée par les parlementaires sous la pression populaire (car ne nous leurrons pas : si les peuples avaient regardé ailleurs, ACTA serait passé), l’Europe est déjà en train de préparer l’étape suivante, habilement camouflée dans la tuyauterie imposante du monstre législative (cf. ci-dessus, le schéma qui pique les yeux). En effet, l’encre du « NON » à ACTA est à peine sèche qu’on apprend l’existence de INDECT.
Vous ne savez pas ce que c’est ? C’est normal : personne n’en a parlé. Il s’agit d’un projet de recherche européen de surveillance globale des citoyens et de détection des « actes anormaux » (menant à des crimes & délits) au moyen de l’analyse automatisée des flux de données en provenance des caméras de surveillance (CCTV). La description du projet est disponible en anglais sur la page wikipedia qui y est consacrée.