L'éducation nationale fait parti de ses "grandes idées", très belle, très pure, au départ c'est la volonté de donner à tout le monde, riche comme pauvre, habitants des villes comme habitants des campagnes, une instruction gratuite, apprendre aux gens à lire, écrire, et compter pour qu'ils puissent se débrouiller dans la vie, une idée très belle, utile, mais qui au fil du temps est devenus une "planque", un "fromage", un "bastion", avec ses chefs, ses lois non écrites, ses pratiques internes, ses privilèges, ses droits coutumiers. L'école républicaine et laic est devenus en réalité aujourd'hui la représentation parfaite de ce que pouvait être le modèle de société de l'ancien régime.
Aujourd'hui dans cette institution, vous avez clairement des établissement affichés comment étant des écoles pour riches (Henri IV, Louis le Grand), des écoles pour pauvres (des ZEP), des écoles pour pauvres mais ayant du potentiel et pouvant fournir au patronat des employés pas trop débiles (ce qu'on appelle poliment les "internats d'excellences"). Au sein même des profs vous avez des hiérarchies extrêmement précise et perverse : on ne considère pas de la même manière un prof remplaçant, un prof titulaire, un prof agrégé, un professeur de chaire supérieure. Je me rappelle en 1995 j'étais au collège, c'était une année avec pas mal de grève, beaucoup de prof étaient absents, sauf un, un prof d'espagnol toujours là, qui prenait le vélo lorsque le métro ne marchait etc. et un jour on lui a demander pourquoi il ne faisait jamais la grève? Il nous a expliqué qu'il n'était que prof remplaçant et que contrairement à ses collègues, si lui se permet de faire grève, c'est une journée de salaire en moins. C'était courageux de sa part de nous dire la vérité mais je sais aussi que quelques jours après, il s'est fait tirer les oreilles par ses "collègues" pour l'avoir dit.
Contrairement à ce qu'on nous dit, la fonction principale de l'éducation nationale est en réalité de faire du tri sociale, ce n'est pas pour rien que l'une des premières choses que l'on demande aux élèves dès la première année de collège, dès le premier jours, c'est de remplir une fiche avec le métier des parents. Qu'est-ce que ça peut foutre au prof de connaitre la profession des parents? Sauf peut être pour éviter les "gaffes", éviter de s'en prendre à un élève dont le père est député, maire, inspecteur d'académie et qui aurait moyen de le faire muter au collège Louise Michel de Karachi-sur-seine.
Le problème, c'est qu'aujourd'hui, face à ses dysfonctionnement, on nous propose rien . . . . ou alors si, la régulation par le marché. Depuis plusieurs années on a vu se développer des "entreprises" spécialisées dans le soutient à domicile, les cours par correspondance, de plus en plus de gens veulent inscrire leurs gamins dans des établissements "privés". Oui, privés entre guillemets car en réalité la majorité d'entre eux reçoivent de l'argent des familles mais aussi de l'état, on subventionne avec le pognon de tout le monde ce qui est réservé à une minorité de privilégiés . . . . ça c'est encore une loi qui a été voté par des martiens.