Et du texte de Voltaire, je vous donne le plus beau passage : Jeanne s'envolant sur un âne volant ! Voltaire a voulu charger la mule, comme on dit !
"Toute héroïne a besoin d'un coursier ;
Jeanne en demande au triste muletier :
Mais aussitôt un âne se présente,
Au beau poil gris, à la voix éclatante,
Bien étrillé, sellé, bridé, ferré,
Portant arçons avec chanfrein doré,
Caracolant, du pied frappant la terre,
Comme un coursier de Thrace ou d'Angleterre.
Ce beau grison deux ailes possédait
Sur son échine, et souvent s'en servait.
Ainsi Pégase, au haut des deux collines,
Portait jadis neuf pucelles divines ;
Et l'hippogriffe, à la lune volant,
Portait Astolphe au pays de saint Jean.
Mon cher lecteur veut connaître cet âne,
Qui vint alors offrir sa croupe à Jeanne :
Il le saura, mais dans un autre chant.
Je l'avertis cependant qu'il révère
Cet âne heureux qui n'est pas sans mystère."