La production, qu'il s'agisse de biens manufacturés ou de service est importante dans la qualité de vie de notre société. Pourtant, les politiques oublient d'en parler. La plupart des individus consacrent une importante partie de leur vie à produire, réaliser par leur activité (qu'on appelle travail) des biens ou des services supposés répondre aux besoins d'autres personnes. Aujourd'hui, les formes de production ne sont pas vraiment organisées, elles ne le sont que par défaut : la loi empêche qu'on fasse n'importe quoi (comme de vendre des produits dangereux par exemple) mais ne vas guère plus loin. En ce qui concerne la manière de produire, ce sont les ouvriers et employés qui ont obtenu que la loi fixe un cadre minimum pour limiter l'exploitation des hommes. C'est ainsi qu'on a le droit du travail qui fournit un cadre pour les activités humaines. Pour le reste, rien.
Il y a là matière à faire beaucoup d'une manière positive en inventant un nouveau modèle de production qui ne soit pas qu'une construction juridique par défaut, minimaliste, mais qui promeuve une production
respectueuse de l'environnement (ne pillant pas les ressources naturelles de la planète, faisant le moins de transport possible et le moins de pollution possible)
respectueuse des êtres humains qui participent à la production (management participatif, protection des salariés contre les maladies et risques professionnels, recherche de leur implication positive dans la production pour qu'il soient fiers et heureux de faire leur travail)
respectueuse des futurs usagers des produits qui devraient correspondre à de vrais besoins, développement de la qualité en liaison avec les usagers pour optimiser la qualité du produit et son adaptation aux besoins.
Cela suppose de revoir tous les processus de production, de préférer les petites unités de production à taille humaine aux grands groupes où les êtres humains ne sont plus que des numéros, de sortir de la logique de vente à tout prix quitte à tromper le consommateur, pour imaginer une attitude de dialogue permettant à chacun de trouver son compte. C'est donc créer une entreprise véritablement citoyenne.
Cela suppose évidemment de revoir aussi les processus de financement des entreprises, ainsi que les processus de décision interne.
Il ne s'agit pas d'imposer une forme unique comme le communisme a tenté de la faire d'une manière dogmatique, il s'agit d'imaginer une autre façon de faire vivre les producteurs, de mettre chacun en situation d'être gagnant.
La collectivité publique doit intervenir dans ce processus pour prévoir des lois nouvelles qui organisent autrement la production, le fonctionnement interne des entreprises, leur mode de financement. Ces lois sont à discuter en amont avec les travailleurs, les entrepreneurs, les actionnaires, les banques et les consommateurs. Comme la démarche serait nouvelle, il y aurait nécessité de procéder par des expérimentations pour avancer d'une manière pragmatique.