Voilà. Il faut évidemment regarder ce qui se faisait chez les chrétiens à la même époque, contre les païens puis les hérétiques, avant de présenter comme étant particulièrement intolérante l'institution de la dhimma qui était au contraire une douce exception pour une religion abrahamique.
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Les coptes, parias de l'islam
Ayant refuse de se convertir la conquête arabe en a fait des parias. Une histoire qui dure depuis le VIIe siècle avec des hauts et des bas.
Ayant toujours sur les lèvres une nokta (blague) pour réjouir ses hôtes « chrétiens » de l'Elysée ou de la Maison-Blanche, le général-président Hosni Moubarak présente le visage bonhomme d'une Egypte «pro-occidentale » et « tolérante ». La charia loi islamique, issue du Coran et de la Sunna (recueils des dits de Mahomet), est pourtant appliquée dans la vallée du Nil depuis l'invasion arabe de 640 et jusqu'à nos jours, y compris aux Coptes, chrétiens autochtones, sauf en quelques rares matières comme le mariage.
Privés peu à peu, sauf en liturgie, de leur langue maternelle, l'égyptien, du fait de l'arabisation du pays, se voyant interdit néanmoins d'enseigner l'arabe, les Coptes furent soumis par les Arabes à un impôt spécial, la djizya, n'eurent plus le droit de porter les armes ou de monter à cheval et furent, jusque vers 1850, des sortes de parias, situation dont on ne peut sortir qu'en passant à l'islamisme, ce que certains font encore à présent. Africains non négroïdes, non sémites, les Coptes, héritiers de la circoncision pharaonique, la communiquèrent ensuite aux Sémites, Israélites ou arabes, et n'ont jamais renoncé à cet usage hygiénique et religieux.
Au milieu du XIXe siècle, la dynastie égyptienne fondée en 1805 par MéhémetAli, esprit éclairé formé en Grèce ottomane par un Marseillais, ouvrit aux Coptes la porte des casernes et supprima l'humiliante djizya. Sous cette dynastie, renversée en 1952-1953, il y eut même trois chefs de gouvernement chrétien, un Arménien et deux Coptes, dont Boutros Ghali assassiné par un musulman hostile à la politique tendant à l'égalité entre chrétiens et mahométans, promue par les princes méhémetalides, lesquels reculèrent en 1934 lorsqu'ils réglementèrent sévèrement la construction des églises, celle des mosquées étant au contraire encouragée.
Sous le régime républicain, Nasser réactiva en 1956 l'interdiction faite aux Coptes d'enseigner l'arabe, «langue sacrée de l'islam», et cette mesure vexatoire n'a depuis lors pas été abrogée.
M. Zaki, né au Caire en 1944, vécut tout cela et, en 1966, il émigra en France où il obtint le doctorat en droit avant de dispenser cette discipline à Orléans, Dijon, Rabat et Paris-X. Son Histoire des Coptes d'Egypte(1), véritable somme, des ori gines à notre époque, est le fruit d'intenses recherches historiques, d'une expérience personnelle in vivo et d'un engagement jamais démenti en faveur de la « cause copte » dont nulle conscience internationale ne s'est jamais soucié - malgré, durant la seconde moitié du XXe siècle, les livres explicites de Jacques Tagher, d'Antoine Fattal, du père du Bourguet, de Christian Cannuyer, de Sami Abdib Abou-Sahlieh, et surtout de Jean-Pierre Valognes (2), diplomate français utilisant ce pseudonyme. La question des chrétiens d'Orient concerne aujourd'hui directement les Français de souche, sur le sol desquels se sont déjà installés par infiltration six ou sept millions de musulmans à démographie autrement dynamique que celle des « Gaulois », La question des chrétiens d'Orient concerne aujourd'hui directement les Français de souche, sur le sol desquels se sont déjà installés par infiltration six ou sept millions de musulmans à démographie autrement dynamique que celle des « Gaulois »,
En Egypte, groupés autour de leur pape -reconnu en tant que tel par le Vatican, au nom du principe: «Unité de foi, diversité d'administration » -, l'énergique Chenouda III, les quelque six ou sept millions de Coptes, représentant environ 10 % de la population égyptienne, n'ont toujours pas barre sur la vie politique, en dépit de la nomination depuis les années 1920 de ministres chrétiens «pour la galerie».
Sadate abandonna les Coptes à ses adversaires islamistes dont, certains, en province, rétablirent de facto la djizya.
Malgré une restitution partielle de leurs biens religieux aux Coptes,Moubarak ne s'est jamais vraiment penché sur leur cas, de peur d'irriter une opinion nationale vite hostile aux non-musulmans.
Plusieurs massacres ont eu lieu, tandis que, fait unique dans les annales mahométanes, un musulman, Farag Foda, agronome connu pour ses écrits politiques libéraux, était assassiné au Caire en 1992, après avoir dénoncé le sort peu enviable de ses « compa triotes coptes».
Avec une plume tranchante comme la lame des égorgeurs islamistes, M. Zaki décrit avec une minutie parfois insoutenable la tragédie d'une « minorité solitaire », le « génocide lent » de sa communauté d'origine, soumise à la discriminante charia tandis qu'on bat tambour in abstracto sur les cinq continents en faveur des « droits de l'homme»..
PAR JEAN-PIERRE PERONCEL-HUGOZ