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Baptisée Power Tube, la technologie mise au point par l’ingénieur américain Doyle W. Brewington récupère la chaleur du magma sans injection d’eau. Les commandes de centrales affluent depuis les zones volcaniques comme l’Équateur, le Guatemala et le Chili.
Le magma, une source de nouvelle énergie ?
Le pollueur repenti
En visite au Chili pour y présenter son invention, le mathématicien, physicien et ingénieur Doyle W. Brewington affiche un parcours pour le moins atypique. Après avoir dirigé une entreprise installant des centrales thermiques classiques, fonctionnant grâce aux combustibles fossiles, il décide un jour de tout plaquer pour se consacrer au développement des énergies propres:
« J’ai vendu toutes mes actions de l’entreprise et j’ai passé les trois années suivantes à effectuer des recherches sur tous les types d’énergies non conventionnels : le solaire, l’éolien et la géothermie. »
C’est la constance de la production géothermique qui le convainc d’opter pour la géothermie plutôt que pour le solaire ou l’éolien, trop sujets aux fluctuations.
Jusqu’à 1GW d’énergie propre
Le Power Tube est un tuyau de 120 cm de diamètre, qui plonge à 500 mètres sous terre pour y récupérer la chaleur dégagée par le magma. À la différence de la géothermie classique, ce procédé ne nécessite pas d’injections d’eau souterraines. Un fluide caloporteur à base de pentane reste prisonnier dans la partie inférieure du tubage et transmet ensuite sa chaleur à de la vapeur d’eau pour alimenter des turbines électriques. Le site officiel explique que ce liquide est non polluant et totalement biodégradable.
Doyle W. Brewington affirme que le Power Tube compte parmi les technologies propres les moins chères, les plus sûres et les plus rapides à installer, du marché. Grâce à la simplicité du concept, le coût par mégawatt avoisine un million de dollars, pour une profondeur de forage de 500 mètres environ.
Déclinés sous divers modèles (1 MW, 5 MW ou 10 MW), les Power Tubes peuvent être utilisés simultanément pour augmenter la puissance produite. La centrale commandée par le Guatemala devrait ainsi atteindre 1 gigawatt.
Idéal pour les îles volcaniques
L’inventeur américain a eu le privilège de présenter son projet au département de la Défense de son pays, et la fabrication à échelle industrielle a déjà débuté à Albuquerque, au Nouveau Mexique. Plusieurs générateurs produisent déjà de l’électricité dans divers localités à travers les États-Unis.
Aujourd’hui, l’entreprise affiche un carnet de commandes bien rempli, principalement grâce à une clientèle latino-américaine. Le Pérou et la Colombie sont intéressés, ainsi que l’Équateur, qui souhaite installer une centrale de 11 MW aux Galápagos.
Au Chili, les commandes totalisent déjà 130 MW, dont 120 uniquement pour l’industrie minière. L’ile de Pâques pourrait également accueillir une centrale de 5 MW, tandis que les 5 MW restants seraient employés à la récupération de chaleur.
Selon Doyle W. Brewington, l’installation d’une centrale ne dure que 6 mois, et la maintenance, qui n’a lieu qu’une fois tous les cinq ans, ne nécessite que 8 heures de travail. Le reste du temps, le Power Tube produit de l’électricité en permanence, 24 heures sur 24 et 365 jours par an.