C'est par souci de "transparence" et pour "contribuer utilement au débat public" que Vincent Peillon, le tout nouveau ministre de l'Education, a décidé de faire publier vendredi 17 rapports des inspections générales, qui sont autant de mines d'informations sur le système éducatif. Tous datés de 2011, ils traitent de sujets aussi divers que l'école maternelle, le remplacement des enseignants, les premiers internats d'excellence, le suivi de la réforme du bac professionnel ou encore la mise en oeuvre de la très controversée réforme de la formation des enseignants.
ECOLE MATERNELLE
Parmi les constats, "anticipation dans la préparation à la lecture et à l'écriture au détriment d'autres acquisitions, faiblesse de la pédagogie du langage oral alors qu'il y a tant de besoins, indifférenciation des modalités et des rythmes de travail". La formation "réserve davantage de place aux didactiques disciplinaires" (français, histoire, sciences, langues...) quand "nombre d'apprentissages importants ne relèvent pas directement de ces domaines". Il faut une "ouverture aux autres cultures de la petite enfance".
FORMATION DES ENSEIGNANTS ("MASTERISATION")
Depuis la rentrée 2010, les enseignants sont recrutés au niveau du master (bac+5) et l'année de stage après le concours se déroule à temps complet devant les élèves. "La nécessité de 'faire face' à la diversité et à la lourdeur des tâches a parfois conduit les professeurs stagiaires du second degré à privilégier le recours à des démarches pédagogiques quelque peu plaquées et médiocrement réfléchies". Il faut réfléchir à des mesures permettant "une entrée plus progressive" dans la profession.
INTERNATS D'EXCELLENCE
Ils "disposent de budgets de fonctionnement confortables" : le coût d'un internat d'excellence, hors masse salariale, "oscille en moyenne entre 2000 euros" et, comme à Sourdun (Seine-et-Marne), "10.000 euros" par interne par an. Cela soulève la question de leur "pérennité" tels qu'ils fonctionnent aujourd'hui, car l'opération a pu bénéficier de moyens exceptionnels "dans le cadre des investissements d'avenir".
COLLEGES ET LYCEES
Le programme Clair (collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite), destiné à lutter contre la violence à l'école, avait été lancé par l'ancien ministre Luc Chatel en avril 2010. Sa mise en oeuvre "a été conduite dans un contexte d'urgence et de tensions localisées", selon un rapport qui regrette "l'insuffisance initiale d'éléments de cadrage".
REMPLACEMENTS
"L'administration n'a aujourd'hui qu'une connaissance très imparfaite du nombre réel des absences, qu'il s'agisse du premier et, plus encore, du second degré". Si en primaire, les remplacements se font "dans des conditions satisfaisantes dès le premier jour, il n'en est pas de même" au collège et au lycée, notamment pour les absences de moins de quinze jours. "L'enseignement public est par ailleurs confronté à une insuffisance des viviers des professeurs remplaçants que, pour le moment, ni le recours à Pôle emploi, ni l'appel à de jeunes retraités ne permettent de compenser".
LA RENOVATION DE LA VOIE PROFESSIONNELLE
"La hausse des sorties, même si celles-ci sont en partie des poursuites de formation, constitue une alerte sur le fonctionnement de la seconde professionnelle. Un peu plus d'un jeune sur cinq ne passe pas en première", selon le rapport qui relève une "augmentation sensible du nombre de jeunes qui vont accéder au bac professionnel à partir de 2012".
LE SUIVI DES ELEVES DANS LE PRIMAIRE
En primaire, les instituteurs disposent "aujourd'hui d'une gamme intéressante d'outils de connaissance" et "les enseignants ont sérieusement commencé à s'en emparer". Mais "ces dispositifs ne sont cependant pas stabilisés", le fichier sur le suivi scolaire Base élèves "reste fragile, les évaluations des élèves de CM2 et de CE1 doivent impérativement être consolidées et la mise en oeuvre du livret personnel de compétences (LPC) n'en est qu'à ses débuts". Le ministre Vincent Peillon a annoncé une réforme rapide des évaluations.
http://lci.tf1.fr/france/societe/ce-que ... 16549.html