Bernard Cazeneuve était en effet très attendu en ce mardi par l'assemblée parlementaire, réunie en session plénière.
Prévenu quelques heures après la passation de pouvoirs de l'intention du nouveau ministre de se rendre dans la capitale alsacienne, le Parlement européen n'avait pas ménagé ses efforts pendant tout le week-end pour mettre au point toute une série de rencontres avec ses principaux acteurs. Le protocole avait même mis les petits plats dans les grands, en préparant le salon d'honneur pour un déjeuner avec le président du Parlement, le socialiste allemand Martin Schulz.
Table déjà dressée
Le Parlement européen est une assemblée susceptible qu'il faut choyer et apprivoiser. Les gouvernements européens ont souvent tendance à la snober, bien qu'elle soit pourtant un rouage incontournable du mécano institutionnel européen. La visite était d'autant plus attendue que les députés européens s'interrogent sur les intentions du nouvel exécutif français : que cache la demande de renégociation du pacte budgétaire ? Le nouveau pouvoir sera-t-il plus respectueux des prérogatives du Parlement ? Imposera-t-il un nouveau directoire franco-allemand dans le concert européen ? Quel est le message qui se cache derrière la nomination de deux "nonistes" au Quai d'Orsay ?
Autant de questions que les parlementaires de gauche et de droite n'auront donc pu poser au ministre, la visite ayant été annulée dans la soirée de lundi. Certains députés ont seulement été prévenus le jour même de la visite. Comble de l'ironie, c'est par la presse que le cabinet de Martin Schulz et du président du groupe des droites européennes ont appris l'annulation. Dans le salon d'honneur, la table était déjà dressée.
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