8 mai 1429
Jeanne d'Arc délivre Orléans
Le 8 mai 1429, les Anglais lèvent le siège d'Orléans après que Jeanne d'Arc soit montée à l'assaut de leurs défenses.
C'est le premier succès de celle qui sera plus tard surnommée la Pucelle d'Orléans (pucelle au sens ancien de jeune fille).
Un enjeu stratégique
Cité importante et bien défendue par près de 3 kilomètres de remparts, Orléans est un enjeu stratégique essentiel entre les possessions anglaises et celles du dauphin Charles. Elle tient un pont unique sur la Loire, défendu par la bastide des Tourelles.
Mais les Anglo-Bourguignons, réunissant toutes leurs forces disponibles, attaquent ladite bastille et s'en emparent le 24 octobre 1428. Dès lors commence le siège de la ville.
Les Anglais et leurs alliés bourguignons, au nombre de quelques milliers au total, sont trop peu nombreux pour encercler complètement la ville. Ils se contentent de la ceinturer avec une douzaine de bastilles plus ou moins solides.
Le général anglais Salibury est tué d'un boulet lors d'une inspection et remplacé par le général Talbot, auquel est associé le général Suffolk, sous le haut commandement du régent, le duc de Bedford.
Le 12 février 1429, les troupes orléanaises tentent une attaque contre un convoi de trois cents chariots de harengs destiné à ravitailler les assiégeants. Elles sont commandées par Jean Dunois, comte de Longueville, surnommé le Bâtard d'Orléans car fils illégitime de feu le duc Louis d'Orléans.
Bien que supérieures en nombre, ces troupes sont piteusement défaites par l'escorte franco-anglaise de sir Falstoff et doivent se replier en laissant de nombreux morts sur le terrain. Éventrés par les boulets, les chariots déversent sur le sol leur cargaison de harengs.
Après cette humiliante «journée des harengs», la capitulation d'Orléans semble n'être plus qu'une question de jours et risque d'anéantir les dernières chances de Charles VII et de la dynastie des Valois.
Jeanne séduit les soudards
À Chinon, Jeanne Darc, arrivée le 25 février 1429, convainc le roi Charles VII de lui confier une petite troupe.
Jean d'Aulon, un solide écuyer d'une quarantaine d'années, qui lui restera toujours fidèle, fait son éducation militaire.
Quand elle se présente en avril 1429 devant les chefs de l'armée royale dans son armure de capitaine avec la prétention de libérer Orléans, ceux-ci la tournent d'abord en dérision.
Mais son énergie et sa foi ont vite fait de lui rallier ces énergiques capitaines : Étienne de Vignolle, seigneur de La Hire (qui deviendra le valet de coeur dans les jeux de cartes), le duc d'Alençon, Poton de Xaintrailles et le Bâtard d'Orléans lui-même.
NB : Gilles de Rais, qui sera plus tard supplicié en raison de ses crimes sur des enfants et inspirera le personnage de Barbe-Bleue, ne figure pas parmi les proches de Jeanne contrairement à une légende.
Les rudes soldats acceptent même de mettre un bémol à leurs jurons et de renvoyer les ribaudes et prostituées qui s'attachent d'ordinaire à leurs pas.
Orléans accueille Jeanne
Jeanne Darc et sa troupe arrivent à point nommé devant Orléans. Le 29 avril, la Pucelle fait entrer son armée dans la ville en évitant les Anglais et défile avec le Bâtard d'Orléans, qui défend la cité depuis plusieurs mois.
Après plusieurs sorties à la tête de ses troupes, Jeanne oblige l'ennemi à s'enfermer dans les bastilles qui ceinturent la ville. Les assiégeants deviennent, à leur tour, assiégés. Sans relations entre eux, ils ont le plus grand mal à se soutenir les uns les autres.
Les troupes du Dauphin décident d'attaquer l'une après l'autre ces bastilles.
Le 4 mai, la Pucelle est réveillée en sursaut par son page Louis de Coutes : on se bat autour de la bastille de Saint-Loup, la moins bien gardée par les Anglais. Elle se précipite avec son étendard et dans l'enthousiasme de l'assaut, les Orléanais emportent la bastille.
Après une journée d'actions de grâce, c'est le 6 mai la prise du fort des Augustins. Le lendemain 7 mai, au petit matin, après la messe habituelle, Jeanne et ses troupes se lancent à l'attaque de la dernière bastille, les Tourelles.
La Pucelle paye de sa personne en montant elle-même à l'assaut des murs. Elle est blessée d'une flèche à l'épaule. Quand le soir tombe, les assaillants français sont épuisés et le Bâtard d'Orléans s'apprête à donner le signal de la retraite.
Jeanne, qui s'est retirée à l'écart pour se reposer et prier, voit cela. Elle agite sa bannière, donnant le signal d'un ultime assaut. Le capitaine anglais Glasdale, qui commande la bastille, tombe des murailles et se noie dans le fleuve. La bastille est prise. Les liaisons sont rétablies entre Orléans et le sud de la Loire.
Le lendemain, l'armée anglaise se met en ordre de bataille dans la plaine. Mais Jeanne refuse le combat car ce jour est un dimanche. Le capitaine John Talbot, qui commande l'armée anglaise, comprend qu'il n'a plus rien à gagner s'il reste là. Il lève le siège et se retire. Succès sur toute la ligne.
http://www.herodote.net/histoire/evenem ... r=14290508
À qui appartient la Pucelle ?
Paysanne illettrée, Jeanne d'Arc est sortie de l'anonymat à 17 ans et son destin public s'est accompli en à peine plus de deux ans, de février 1429 à mai 1431. En dépit de cette brièveté, elle demeure 600 ans plus tard la figure la plus consensuelle et la plus troublante de l'Histoire de France.
Aujourd'hui, sa réputation transcende les classes sociales et dépasse très largement les frontières de l'Hexagone.
L'Église, bien sûr, honore la croyante fervente tandis que les anticléricaux se sont appropriés la victime d'un odieux évêque et de l'Inquisition. Les monarchistes apprécient la fidélité de Jeanne envers le roi et les républicains le fait que le pays ait pu être sauvé par une fille issue du peuple bien que son roi l'ait abandonnée. Les féministes respectent une femme qui s'est imposée dans un milieu viril sans cesser d'être elle-même.
Par-dessus tout, Jeanne d'Arc est encensée comme le symbole de la résistance à l'oppression jusqu'en Russie et en Corée. Sans rancune, les Anglo-Saxons qu'elle a combattus l'ont eux-même érigée en symbole de résistance nationale pendant la Grande Guerre de 1914-1918.
André Larané
Récupération abusive et ostracisme ridicule
Délaissée en France après Mai-68, Jeanne d'Arc a été redécouverte en mai 1979 par le Front national qui en a fait de façon abusive un symbole de la résistance à l'immigration !
Depuis lors, l'évocation de la Pucelle suscite un malaise ridicule dans une certaine classe intellectuelle qui se veut progressiste et craint, en côtoyant Jeanne d'Arc, de se compromettre avec l'extrême-droite. À ce compte-là, gageons que si demain, le même parti venait à encenser le divin Mozart sous un prétexte ou un autre, nul n'oserait plus en France donner une représentation de la Flûte enchantée ou de la Petite Musique de Nuit...
Une réhabilitation tardive
Mue par une foi naïve et ô combien puissante, Jeanne d'Arc voyait dans le roi de France le représentant de Jésus sur terre. Par la vigueur de ses convictions, elle a fait émerger un sentiment patriotique dans une France qui n'était encore qu'un assemblage de provinces féodales unies par leur commune fidélité à la monarchie - un peu comme l'actuel Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande.
Dans la France en crise du début du XVe siècle, Jeanne d'Arc n'était pas un cas isolé. La chronique évoque différentes personnes qui, comme elle, se disaient investies par Dieu pour sauver le malheureux royaume. L'une des plus connues est Catherine de la Rochelle. Elle a eu le tort d'intervenir alors que Jeanne d'Arc est déjà en selle. Celle-ci l'a rencontrée à la demande de Charles VII et ne s'est pas fait faute de la récuser.
Portée par son énergie, sa foi et son intelligence, dont attestent les minutes de ses procès, Jeanne d'Arc a donc eu la chance d'être agréée par le roi et ses compagnons d'armes. Telle une mascotte divine, elle leur a rendu confiance et les a conduits de victoire en victoire.
En reconnaissance de son action, Jeanne a été anoblie, ainsi que sa famille, par Charles VII le 24 décembre 1429 (son nom, Darc, est dès lors devenu d'Arc). Mais c'est seulement un quart de siècle après sa mort que son rôle a été pleinement reconnu. Le pape Calixte III, à l'initiative de la mère de Jeanne, constitue à Rouen un tribunal ecclésiastique destiné à réexaminer les conditions du premier procès.
Les juges voient défiler à la barre des centaines de témoins, compagnons d'enfance et compagnons d'armes de Jeanne. Tous sont unanimes à célébrer sa piété, sa vertu et la force de ses convictions... En foi de quoi, le 7 juillet 1456, les juges déclarent le procès de 1431 «entaché de vol, calomnie, iniquité». C'est le seul cas dans l'Histoire de l'Église où celle-ci a accepté de se déjuger.
Une héroïne de tous les siècles
Christine de Pisan, première femme qui se soit vouée à l'écriture, dédie à Jeanne quelques vers de son vivant. Mais le plus bel hommage littéraire lui vient de François Villon. Né en 1431, l'année même de la mort de Jeanne, il en évoque le souvenir dans la belle Ballade des Dames du temps jadis :
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont-ils, où, Vierge souveraine?
Mais où sont les neiges d'antan ?
Le souvenir de Jeanne va se maintenir sans interruption jusqu'à nos jours en maints endroits de France. À Domrémy, sa maison natale ou ce qui en reste devient même un lieu de pèlerinage. C'est ainsi que Montaigne la visite en 1580 lors d'un voyage :
Domremy, sur Meuse, à trois lieues dudit Vaucouleur, d'où estoit natifve cette fameuse pucelle d'Orléans, qui se nommoit Jane d'Arcq ou Dullis. Ses descendants furent anoblis par faveur du roi; et nous monstrarent les armes que le roi leur donna, qui sont d'azur à un' espée d'or au costé de ladite espée ; dequoy un receveur de Vaucouleur donna un escusson peint à M. de Caselis. Le devant de la maisonnette où elle naquit est toute peinte de ses gestes; mais l'aage en a fort corrompu la peinture. Il y a aussi un arbre le long d'une vigne qu'on nomme l'Arbre de la Pucelle, qui n'a nulle autre chose à remarquer.
À Orléans, les habitants, de génération en génération, cultivent le souvenir de leur délivrance. Tous les ans ou presque depuis six siècles, ils la célèbrent le 8 mai.
Au début du XVIIe siècle, Jeanne d'Arc apparaît dans une pièce de Shakespeare, Henry VI. Mais pas seulement. L'historien Olivier Bouzy, directeur du centre Jeanne d'Arc d'Orléans, a recensé tous les livres publiés à son sujet. En moyenne un à deux par an depuis sa naissance !
Rubens, grand peintre du baroque et de la Contre-Réforme catholique, nous offre une peinture de Jeanne d'Arc en prière. C'est l'une des très rares représentations de Jeanne d'Arc d'avant le XVIIIe siècle.
À la même époque, un poète quelque peu oublié, Jean Chapelain (1595-1674) célèbre l’héroïne dans un poème plein d’enflure : La Pucelle ou la France délivrée.
Je chante la Pucelle et la sainte vaillance,
Qui dans le point fatal, où périssait la France,
Ranimant de son roi la mourante vertu,
Releva son État sous l’Anglais abattu.
Le Ciel se courrouça, l’Enfer émit sa rage,
Mais elle, armant son cœur de zélé et de courage,
Par sa prière ardente, au milieu de ses fers,
Sut et fléchir les Cieux et dompter les Enfers (…).
En haut lieu toutefois, la Pucelle n'est guère appréciée. Elle est en grande défaveur à la cour du Roi-Soleil qui admet mal qu'une fille du peuple ait pu sauver sa dynastie et surtout appelé à la résistance contre un envahisseur. Louis XIV, roi guerrier et conquérant, ne veut pas offrir un si détestable exemple aux Allemands qui subissent sa domination.
La Pucelle classée «X»
Au milieu du XVIIIe siècle, Voltaire offre à Jeanne d’Arc une popularité inattendue et dont sans doute elle se serait passée.
L’incorrigible séducteur, ayant eu connaissance de l’œuvre de Chapelain, en écrit une parodie libertine à usage privé, pour amuser les femmes de son entourage. Pour le grand public, il publie aussi une version édulcorée, La Pucelle, qui va recueillir un vif succès.
Extrait de la première version :
L'âne plus fou revint vers la Pucelle
Jeanne s'émut ; ses sens furent charmés
Les yeux en feu : par saint Denis, dit-elle
Est-il bien vrai, monsieur, que vous m'aimez
Si je vous aime, en doutez-vous encore ?
Répondit l'âne, oui mon cœur vous adore
Ciel ! que je fut jaloux du cordelier
Qu'avec plaisir je servis l'écuyer
Qui vous vengea de la fureur claustrale
Où s'emportait la bête monacale
Mais que je fut plus jaloux mille fois
De ce bâtard, de ce brutal Dunois.
N'en déplaise à Voltaire, c'est aussi à son époque que Jeanne d'Arc prend une dimension proprement nationale. «Au milieu du XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV, la monarchie perd du prestige et l'on commence à chercher d'autres symboles que le roi pour représenter la Nation, commente Olivier Bouzy. C'est ainsi qu'émerge la figure de Jeanne d'Arc. Fréquemment représentée sous forme de gravures, elle va inspirer sous la Révolution la figure de Marianne, symbole de la République française»
Récupérations partisanes
Après la Révolution française, le parti monarchique ravive le souvenir de la bonne Lorraine qui ne désespéra jamais du retour de son roi !
Jeanne d'Arc est récupérée par les prophètes de la «France éternelle», en premier lieu le grand historien républicain de l'époque romantique du XIXe siècle, Jules Michelet qui lui consacre une centaine de pages de son Histoire de France en 1841. Républicains et nationalistes exaltent dès lors celle qui donna sa vie pour la Patrie.
De 1842 à 1849, l'archiviste Jules Quicherat, élève de Michelet, publie les volumineux comptes-rendus du procès de Jeanne d'Arc : Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc. Ils mettent à jour la grandeur d'âme et la foi simple et solide de la jeune paysanne. Celle-ci n'est plus seulement perçue comme une héroïne nationale et une résistante mais aussi comme une authentique sainte.
C'est ainsi qu'elle est représentée, avec une auréole, en 1854, par le peintre Jean-Dominique Ingres. L'évêque d'Orléans, Mgr Félix Dupanloup, également séduit et bouleversé par les comptes-rendus du procès, affirme publiquement en 1855 que Jeanne d'Arc a agi selon la volonté divine. Soucieux de réconcilier la France libérale avec la foi chrétienne, il demande en 1869 au pape Pie IX d'entamer son procès de canonisation.
Après bien des vicissitudes, l'héroïne est béatifiée par le pape Pie X cinquante ans plus tard, le 18 avril 1909. La démarche est bien perçue par les dirigeants anticléricaux de la IIIe République et en mai 1912, le président de la République Raymond Poincaré érige la fête de Jeanne d'Arc en fête nationale. Près de trente mille églises se dotent d'une statue de la bienheureuse.
Après la Grande Guerre de 1914-1918, le Parlement français établit une fête nationale en l'honneur de Jeanne d'Arc, le deuxième dimanche de mai (la fête a été plus tard transférée au 8 mai). Jeanne est enfin canonisée par le pape Benoît XV le 16 mai 1920, soit près de 500 ans après sa mort (dans l'Église catholique, la canonisation est, après la béatification, le deuxième et dernier stade vers la reconnaissance de la sainteté).
En marge des péripéties politiques et religieuses, la Pucelle n'a jamais cessé de séduire les artistes et les écrivains. Le poète Schiller lui a consacré une pièce en vers en 1801.
En 1910, le poète Charles Péguy publie une pièce de théâtre quelque peu ésotérique : Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, dans laquelle fusionnent les vertus évangéliques et patriotiques. À la même époque, George Bernard Shaw et Mark Twain lui consacrent aussi qui une pièce, qui un livre.
Le Danois Carl Theodor Dreyer réalise un chef d'oeuvre du cinéma expressionniste muet : La passion de Jeanne d'Arc (1928).
Un quart de siècle plus tard, le cinéaste français Robert Bresson aura moins de chance. Son procès de Jeanne d'Arc (1954), d'une très belle esthétique, survient au moment où la Pucelle est en défaveur dans l'opinion. On sort de la Seconde Guerre mondiale, époque durant laquelle le gouvernement de Vichy avait tenté de la récupérer dans la lutte contre les Anglais...
Idolâtrie et fadaises en tous genres
La ferveur parfois excessive qui entoure Jeanne d'Arc aux XIXe et XXe siècles se traduit par pléthore d’œuvres naïves et académiques, dans le style «troubadour» ou «saintsulpicien», comme ci-dessous. On y retrouve des éléments assez loin de la réalité historique. Ainsi Jeanne n'a-t-elle sans doute jamais gardé les moutons. Quant aux «voix» ici figurées par un angelot...
Mais ces excès d'idolâtrie suscitent par réaction des délires non moins ridicules.
C'est ainsi qu'après 1815, quelques plumitifs ébauchent des théories fumeuses qui trouvent encore des partisans aujourd'hui. Ces théories, qui ne reposent sur rien de précis, sont de deux ordres ainsi que l'explique Olivier Bouzy :
- le soupçon de bâtardise : comme il est difficile d'admettre qu'une paysanne ait pu sauver la monarchie, on «démontre» que Jeanne serait la fille cachée d'Isabeau de Bavière,
- la survivance : pour contrarier la procédure de canonisation, on avance que Jeanne aurait échappé au bûcher et se serait banalement mariée. Cette thèse s'appuie sur l'apparition d'une usurpatrice, Claude des Armoises, entre 1436 et 1456. Mariée à un vassal du duc de Bar, elle prétend être Jeanne et réclame de l'argent en conséquence. Elle est présentée au roi qui lui pose des questions précises auxquelles elle est incapable de répondre et, dès lors, ne fait plus parler d'elle.
Bibliographie
Au milieu d'une surabondante bibliographie, le plus beau récit consacré à Jeanne d'Arc demeure celui de Jules Michelet (Livre X, tome V de son Histoire de France). À noter aussi la très accessible biographie écrite par Régine Pernoud (nombreuses rééditions depuis 1959). On peut enfin se rapporter à la biographie savante de Colette Beaune, Jeanne d'Arc, vérités et légendes (Perrin, 2004) qui fait référence. Sa lecture suppose que l'on connaisse déjà bien le parcours de l'héroïne.
Sur le procès et les textes de l'épopée, on peut se référer au livre de Georges Andrée Duby : Les procès de Jeanne d'Arc (Gallimard, 1973).
À noter encore le livre iconoclaste de Roger Caratini : Jeanne d'Arc, de Domrémy à Orléans et du bûcher à la légende (Archipel, 1999, 139F). Sur le rôle méconnu de Yolande d'Aragon, il faut lire le passionnant ouvrage de Philippe Erlanger : Charles VII et son mystère (1945, Gallimard, édité en livre de poche).
Au cinéma, on peut se dispenser de voir le film de Luc Besson consacré à Jeanne d'Arc mais, à condition d'aimer la sobriété scandinave, on ne doit pas passer à côté de La passion de Jeanne d'Arc du Danois Carl Theodor Dreyer (1928) ni du Procès de Jeanne d'Arc de Robert Bresson (1954).
On évitera le documentaire vidéo de Martin Meissonnier pour Arte : Vraie Jeanne, fausse Jeanne, condensé de toutes les bêtises raccoleuses sur le sujet.