Un soi-disant sujet et sérieux problème est l’exigence de Hollande, adressée de façon notionnelle aux Allemands, d’une renégociation du traité fiscal. Faisant monter la mayonnaise rhétorique, il menace de le bloquer si on ne met pas de l’eau dans le vin des « strictes mesures d’autorité ».
La très obligeante Merkel joue le « bad cop » face au « gentil » M. Hollande, lui donnant l’opportunité de se cabrer et de prendre des postures, et donnant l’occasion à son porte parole Benoît Hamon de faire sa petite scène « ils ne passeront pas » dont le public français est si friand.
« Nous voulons renégocier. Angela Merkel défend sa position, mais elle ne peut pas contourner la volonté du peuple Français », déclare Hamon. « Si rien ne bouge, le traité ne sera pas soumis à la ratification ».
Une partie du jeu, bien sûr, est que tout le monde prend ce théâtre au sérieux, avec les médias traditionnels bien obligés de le relater comme si c’était de l’information et non un spectacle de marionnettes de Guignol et du Gendarme dont il s’agit réellement, en à peine plus sophistiqué.
Mais au bout du compte, Hollande n’a nulle part où se réfugier, et il le sait bien. Les analyses actuelles montrent que la dépense publique en Allemagne est d’environ 45% du PIB (chiffres 2011) , contre 56% en France.
Si la France voulait bien s’inspirer de l’Allemagne et laisser glisser ses dépenses vers le bas, à l’échelle de cette différence de 10%, elle pourrait économiser 200 milliards d’euros, réduire les impôts, taxes et charges de 100 milliards, et encore se retrouver avec un budget en équilibre.
La clé pour arriver à ça serait de ramener la masse salariale du public au même niveau qu’outre Rhin, proportionnellement, en mettant 1,5 millions de fonctionnaires au chômage et en baissant les salaires de 23% : c’est la prime payée au salariés du public, par rapport au niveau de paye de leurs homologues allemands.
Aussi à la mode qu’il soit de s’en prendre à l’ « arrogance » des Allemands, alors même qu’ils financent l’UE et qu’ils défendent la forteresse de l’euro, pendant que les Français écrèment les dividendes, ils n’ont en fait pas tort.
D’après l’OCDE, en 2009, 62% de la différence entre les niveaux de dépenses publiques allemandes et françaises était due à l’écart de rémunérations et d’avantages accordés aux salariés du secteur public français.
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