Fort de sa percée historique aux élections législatives en Grèce, le parti ultranationaliste de l'Aube dorée n'a pas attendu pour savourer sa "victoire", promettant d'expulser tous les immigrés illégaux, qualifiant les journalistes de "menteurs" et invitant les "traîtres" à se cacher.
Encore inconnu il y a deux ans, avec 0,23% des voix aux précédentes législatives, fin 2009, le groupe rejette l'appellation "néo-nazie" que lui attribuent les autres partis grecs.
Arrivé dimanche en sixième position avec 7% des voix, selon un décompte quasi définitif, il devrait faire son entrée au Parlement avec une vingtaine de députés -une première pour un parti ultranationaliste depuis la chute du régime des colonels en 1974.
Escorté par des gardes du corps à forte carrure et à la musculature mise en valeur par des t-shirts noirs moulants, le leader de l'Aube dorée, Nikolaos Mihalikiakos, a déambulé dimanche soir dans les rues d'Athènes en traitant de "menteurs" les journalistes étrangers qui le suivaient.
"Vous devriez avoir honte de vos mensonges", a-t-il clamé à plusieurs reprises. "La Grèce n'est que le début."
Nikolaos Mihalikiakos a été accueilli par ses partisans aux cris de "la Grèce aux Grecs" et "les étrangers dehors" en arrivant à l'hôtel où il a donné sa première conférence de presse.
"JETER LES IMMIGRÉS DEHORS"
Interrogé sur la première initiative de son parti au Parlement, il a promis de "jeter tous les immigrés illégaux dehors. Hors de mon pays, hors de ma maison!"
"Utilisez votre imagination", a-t-il répondu à la question de savoir comment il entendait s'y prendre.
Le leader d'extrême-droite s'est exprimé devant un drapeau de son parti, un symbole grec ancien ressemblant à une croix gammée nazie sur fond rouge, entouré de ses gardes du corps à l'attitude hostile.
"Je ne dirai qu'une chose: 'veni, vidi, vici'", a-t-il lancé aux journalistes présents et à ses supporters. "Vous m'avez calomnié, vous m'avez fait taire, j'ai gagné!"
L'Aube dorée a su séduire les Grecs inquiets de la hausse de l'insécurité en cette période de crise économique aiguë en promettant de "nettoyer" son pays des immigrés, légaux comme illégaux.
Le parti ultranationaliste a aussi cultivé son image en distribuant de la nourriture aux familles défavorisées dans certains quartiers d'Athènes et en escortant des personnes âgées jusqu'aux distributeurs automatiques.
"Nous allons continuer notre combat pour une Grèce libre, libre des requins de la finance étrangers, une Grèce indépendante et fière, délivrée de l'esclavagisme du plan de sauvetage", a martelé Nikolaos Mihalikiakos, qui a été élu au conseil municipal d'Athènes en 2010 et s'est distingué en y faisant le salut nazi.
"Cette victoire est dédiée à tous les jeunes hommes courageux en t-shirts noirs", a-t-il poursuivi. "Ceux qui ont trahi notre patrie devraient maintenant avoir peur."