Pourquoi les cons vont revoter Sarkozy
Ce qu’il y a de bien avec le droitard, c’est qu’on n’est jamais déçu. Il est si absolument, si totalement, prévisible que c’est du véritable pain béni pour tout analyste politique en (pot de) chambre.
Ainsi, à l’horizon 2012, après 5 années d’envolées lyriques sur le déclin de la France, de dénonciations véhémentes des « trahisons » umpesques et de diatribes aussi brillantes que virulentes sur la nation éternelle en danger, s’apprête-t-il tranquillement à revoter Nicolas Sarkozy pour « faire barrage au retour des socialistes ».
« Faire barrage aux socialistes » c’est son grand dada au droitard. C’est même sa seule véritable obsession, pour ne pas dire sa seule idée.
Parce que, voyez-vous, il a beau affirmer et prétendre ce qu’il veut, lorsque, après le temps du verbiage et de la logorrhée egotico-masturbatoire, vient le temps de poser un acte, même aussi dérisoire qu’un bulletin de vote déféqué dans une urne, c’est la calculette qui reprend le contrôle et il redevient alors ce qu’il n’a jamais cessé d’être : un petit bourgeois pétochant pour l’avenir de son PEA et dont « l’amour de la France » s’arrête là où commence les intérêts de sa classe.
Il va donc, son bel exemplaire relié de Bernanos ou de Bloy sous le bras, apporter, sans le moindre début d’une gêne quelconque, son suffrage à la pire caricature de la bourgeoisie louis-philipparde que l’on puisse imaginer. Et il sera bien content et bien fier en plus car il aura ainsi « fait barrage aux socialistes ». Un résistant en quelque sorte. Un martyr du marché libre et de la niche fiscale.
Que les socialistes français n’aient plus de socialiste que le nom depuis près 20 ans et qu’il finisse invariablement cocu et floué (même matériellement) par la « droite » ne lui importe pas le moins du monde, les réflexes pavloviens sont les plus forts… Ambiance veille de mai 81…
- « On ne va quand même pas se retaper les socialistes ! »
- « Bha… pourquoi pas ? »
- « T’as pas entendu, j’ai dit : les socialistes ! »
- « Oui… mais encore ? »
- « Les SOCIALISTES putain... ceux qui veulent nous piquer notre bel argent si durement gagné pour le filer aux nègres ! »
- « Ha… C’est pas bien ça… »
- « Ben non ! Et c’est ça les socialistes… ces bolches qui veulent en plus plein de services publics bourrés de feignasses de fonctionnaires ! »
- « Quelle horreur ! »
- « Tu ne devrais pas plaisanter… souviens-toi des 35 heures ! »
- « J’en frémis ! »
- « Ben quand même, quelle catastrophe ! »
- « Pour un mec qui bosse quinze heures par semaine je vois pas bien… »
- « Quoi ? Je sors du boulot à 20 heures tous les soirs moi monsieur ! »
- « Bravo ! Gloire à toi ! Le marketing reconnaissant ! Ceci dit, je n’ai pas prétendu que tu ne passais pas 50 heures au boulot, j’ai dit que tu en travaillais à peine 15… »
- « Oh tu fais chier... C’est sérieux là… Ce sont aussi eux qui veulent marier les pédales ! »
- « Ha, c’est pas Roselyne Bachelot ? »
- « Pfff… Plus d’impôts, plus d’immigrés, plus d’insécurité, plus d’inflation, plus de radars, plus de prébendes, plus d’art subventionné... c’est ça que tu veux ? »
- « T’es en train de me dire que rigoureusement rien ne changerait… »
- « Mais si ! Ce serait LES SOCIALISTES qui le feraient ! T’es con ou quoi ? »
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