
ARIS (Reuters) - Plusieurs milliers de sympathisants de Marine Le Pen ont commencé à défiler mardi matin à Paris en l'honneur de Jeanne d'Arc, dont c'est le 600e anniversaire de la naissance, lors d'un 1er-Mai très politique à cinq jours de la présidentielle.
Outre le traditionnel défilé syndical de la Fête du Travail, la journée sera marquée dans l'après-midi par le rassemblement sur le travail organisé au Trocadéro par Nicolas Sarkozy, que les syndicalistes considèrent comme une "provocation."
Le cortège du Front national a commencé à se former vers 09h00 place du Palais-Royal, non loin de la statue de la Pucelle d'Orléans, pour rejoindre la place de l'Opéra, où Marine Le Pen et son père devaient s'exprimer.
Dans son discours, la présidente du Front national, arrivée troisième du premier tour avec 17,9% des voix, devait donner sa position sur le vote du second tour.
Celle qui se présente comme "la seule et véritable opposition à la gauche ultralibérale, laxiste et libertaire", a déjà laissé entendre qu'elle n'appellerait à voter ni pour Nicolas Sarkozy, ni pour François Hollande. Plusieurs de ses lieutenants se sont prononcés pour un vote blanc.
"Sarko, Hollande, c'est pareil", scandaient les sympathisants rassemblés place du Palais-Royal, traduisant la position de la plupart des cadres du parti.
Bien que portant un masque de Nicolas Sarkozy sur lequel on pouvait lire "c'est pas un bilan, c'est un dépôt de bilan", un jeune militant a indiqué qu'il ne voterait pas pour le candidat socialiste et qu'il s'abstiendrait. "On ne choisit pas entre la peste et le choléra", a-t-il dit.
En tête du cortège, figurait une délégation de la Lorraine avec une banderole proclamant: "Lorraine, terre de Jeanne".
Des sympathisants ont repris un slogan entonné dans les récents meetings de Marine Le Pen: "On est chez nous". Une référence aux positions du parti contre l'immigration.
Comme en 2011, qui était le premier défilé sous la présidence de Marine Le Pen, des consignes ont été données pour bannir du cortège d'éventuels skinheads et les tenues adoptées par les groupuscules d'extrême droite.
L'échec du président sortant permettrait au FN de profiter d'une probable "guerre des chefs" à l'UMP pour provoquer une recomposition de la vie politique, notamment à la faveur des élections législatives de juin.
L'an dernier, le FN, qui revendique un électorat ouvrier et populaire, avait défilé "en l'honneur des travailleurs" en mettant en avant ses propres syndicalistes, dont certains ont été exclus de leur organisation pour leur appartenance au FN.
Gérard Bon, édité par Yves Clarisse.