Nous savons qu’une consommation modérée d’alcool est associée à une diminution de la survenue de diabète de type 2, ainsi qu’à une réduction du risque de mortalité cardiovasculaire. Elle entraîne également une augmentation de la sécrétion d’une hormone : l’adiponectine.
L’adiponectine est sécrétée par le tissu adipeux c’est à dire par la graisse, et au niveau de l’os. Paradoxalement, chez la personne obèse, le niveau d’adiponectine tend à diminuer. Cette hormone aurait une action antidiabétique car elle augmente la sensibilité des tissus à l’insuline. Elle permettrait également de diminuer les phénomènes d’athérosclérose, c’est à dire d’encrassement des vaisseaux.
Des chercheurs allemands ont souhaité étudier le lien entre consommation d’alcool et augmentation de la sécrétion d’adiponectine.
72 sujets âgés de 22 à 56 ans ont reçu consécutivement de l’alcool pur dilué à 12,5%, de la bière (5,6%) ou du vin (12,5%) de telle sorte que chacun ait reçu 30 grammes d’alcool par jour pour les hommes et 20 grammes pour les femmes ou alors des boissons sans alcool ou de l’eau.
L’expérience a montré que l’adiponectine a augmenté significativement chez les femmes buvant du vin rouge et chez les hommes consommant de l’alcool pur dilué à 12,5% ou de la bière.
Les boissons sans alcool n’ont pas impacté la sécrétion d’adiponectine.
Au travers de cette expérience, les auteurs ont conclu que la consommation modérée d’alcool, telle qu’on la retrouve par exemple dans le régime méditerranéen, augmentent bien la concentration d’adiponectine, ce qui par conséquence tendrait à diminuer le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.
Ils ont par ailleurs montré que cette augmentation pouvait dépendre du sexe et du type d’acool consommé.
Source
Effect of drinking on adiponectin in healthy men and women: a randomized intervention study of water, ethanol, red wine, and beer with or without alcohol.
Imhof A, Plamper I, Maier S, Trischler G, Koenig W.
Diabetes Care. 2009 Jun;32(6)-3. Epub 2009 Feb 24.
Adiponectin–a key adipokine in the metabolic syndrome.
Whitehead JP, Richards AA, Hickman IJ, Macdonald GA, Prins JB.
Diabetes Obes Metab. 2006 May;8(3)-80. Review.
Boire -modérément- du vin rouge réduit le risque de maladies cardiovasculaires, constatent de nombreuses études épidémiologiques. Cette protection est due aux apports en polyphénols. cependant la manière dont agissent ces polyphénols restait jusqu’alors méconnue. Des chercheurs de l’INSERM d’Angers associés à des scientifiques de Strasbourg et Toulouse, viennent de dévoiler la première explication du mécanisme moléculaire de cette protection.
Plusieurs études avaient déjà montré une similarité non seulement structurelle entre les phytoestrogènes et les polyphénols, mais également une similarité d’action au niveau vasculaire. Il avait été démontré également que les polyphénols étaient capables de faire produire par les cellules des vaisseaux artériels du monoxyde d’azote, le NO, un puissant vasodilatateur des vaisseaux. Les chercheurs ont donc émis l’hypothèse que les polyphénols étaient capables de se lier à des récepteurs de l’oestrogène (sous-type alpha) présents au niveau des vaisseaux.
Utilisant un groupe de souris démunies de ces récepteurs et un groupe possédant ces récepteurs, et en leur apportant des polyphénols, ils ont pu vérifier que les souris avec récepteurs avaient une baisse de leur tension artérielle du fait de la vasodilatation, alors que les souris démunies du récepteur n’en avaient pas.
Cette compréhension du mécanisme d’action des polyphénols contenus dans le vin apporte non seulement une explication aux bénéfices cardiovasculaires constatés dans les études épidémiologiques mais ouvre également la voie à un potentiel usage thérapeutique des polyphénols.
Source
Estrogen Receptor Alpha as a Key Target of Red Wine Polyphenols Action on the Endothelium
Matthieu Chalopin, Angela Tesse, Maria Carmen Martínez, Didier Rognan, Jean-François Arnal,Ramaroson Andriantsitohaina
PLOS one, janvier 2010
Pipeau ? Sérieux?