Bon, j'ai retrouvé le sujet de Pascale (que je salue) sur Voltaire.
Du Voltaire comme j'aime (en dehors de ses excellents satires antichrétiennes) :
Je conviens avec vous que le néant vaut, généralement parlant, beaucoup mieux que la vie, le néant a du bon ; consolons nous, nous en tâterons. Il est bien clair que nous serons après notre mort ce que nous étions avant de naître.
Lettre à Mme Duffland, 1764
Je mourrai bientôt, et ce sera en détestant le pays des singes et des tigres, où la folie de ma mère me fit naître il y a bientôt soixante et treize ans.
Lettre à d'Alembert, 1766.
Je vous recommande beaucoup de courage et beaucoup de mépris pour le genre humain.
Lettre à d'Alembert, 1771
un être misérable qui est à peine un mode de l'Être, un embryon né entre de l'urine et des excréments, excrément lui-même, forgé pour engraisser la fange dont il sort.
Les Adorateurs ou les Louanges de Dieu, 1769.
Si nous lisions l'histoire des Juifs écrite par un auteur d'une autre nation, nous aurions peine à croire qu'il y ait eu en effet un peuple fugitif d’Égypte qui soit venu par ordre exprès de Dieu immoler sept ou huit petites nations qu'il ne connaissait pas ; égorger sans miséricorde les femmes, les vieillards et les enfants à la mamelle, et ne réserver que les petites filles ; que ce peuple saint ait été puni de son Dieu quand il avait été assez criminel pour épargner un seul homme dévoué à l'anathème. Nous ne croirions pas qu'un peuple si abominable eut pu exister sur la terre. Mais comme cette nation elle-même nous rapporte tous ses faits dans ses livres saints, il faut la croire. Pourquoi les Juifs n’auraient-ils pas été anthropophages ? C’eût été la seule chose qui eût manqué au peuple de Dieu pour être le plus abominable peuple de la terre.
Essai sur les Mœurs et l'esprit des Nations, 1756