Pourquoi je ne voterai pas Mélenchon ...
Quelque temps avant que Jean-Luc Mélenchon ne devienne le candidat du Front de Gauche, j'envisageais de voter pour lui s'il devenait celui de la gauche antilibérale. Il l'est devenu et, pourtant, je ne voterai pas pour lui. Non que je ne souscrive à son programme de politique intérieure, car il me convient en tout point, mais parce que j'ai appris depuis sur l'idéologie du candidat de quoi tempérer mes ardeurs.
Le socialiste libertaire que je suis ne saurait souscrire au socialisme autoritaire défendu sur le terrain international par le candidat commun du Parti communiste français, du Parti de Gauche et de la Gauche unitaire, un courant minoritaire du Nouveau Parti anticapitaliste.
Dans "Libération", qui lui consacre huit pages de son numéro du 7 février dernier, Jean-Luc Mélenchon affirme : "Ça n'est pas Sartre mon biberon. Moi, c'est plutôt Camus." De la part d'un homme qui défend l'invasion et l'occupation du Tibet par la Chine, qui ne cesse de vanter les mérites politiques d'Hugo Chávez, protecteur de dictateurs antisémites, qui affirme que Cuba n'est pas une dictature, qui fait de Robespierre et de Saint-Just ses modèles en même temps que... François Mitterrand, qui fustige le christianisme liberticide et le bouddhisme, religions de "bons à rien", alors qu'il épargne le judaïsme et l'islam, c'est, pour le moins, une série d'erreurs de jugement.
Je ne voterai pas pour Jean-Luc Mélenchon…
Et, comme j'ai décidé de ne plus jamais voter pour un candidat libéral et que je ne souhaite pas accorder mon suffrage à un antilibéral convaincu, que l'opposition au libéralisme fait bon ménage avec l'opposition aux libertés fondamentales des peuples, je voterai blanc deux fois pour dire que, certes, je ne récuse pas la règle du jeu, mais que l'offre politique y est trop pitoyable.
La politique se fait aussi ailleurs, c'est la leçon de Proudhon. C'est celle que je tire de ces longs mois de spectacle navrant de l'élection présidentielle...