Attention, ceci est une parodie. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Voici les portraits (bidons) de militants des 10 partis en lice pour le premier tour.
Front National :
Jean Dugland, jeune mécanicien de la Fierté-sur-les-Oies, suit assidûment Marine Le Pen depuis déjà quelques années. Lorsque nous sommes allés à sa rencontre, dans son petit appartement villageois, nous avons voulu savoir ce qui motivait son adhésion au Front National. Pour lui, il est clair qu’il y a « trop d’arabes, et de roumains, et de gauchistes, et de turques, et de riches, et de russes et autres parasites ». Pour cela, il est pour fermer les frontières et sortir de l’Union Européenne. Lorsqu’on lui demande la raison de cette sortie, il nous explique dans un langage fleuri « c’est tous ces pédés de Bruxelles aux Pays-Bas qui dirigent l’économie avec les illuminati. Ils nous volent notre argent et c’est à cause d’eux qu’il y a la dette. » Il veut aussi supprimer la loi de 1973 parce que Marine Le Pen a dit sur Itélé que c’était la bonne chose à faire. Cependant, Jean a un esprit critique affuté par des années de lectures de Fdesouche et est bien conscient que « Mélanchon, franchement, s’il était pas pro-immigré, j’suis sûr qu’il voterait pour Marine car on est trop tous d’accord ».
Sur les questions internationales, M. Dugland ne prend pas position. « Israël/Palestine, rien à battre, ce sont tous des boug.noules. » Les USA ? « Tous des capitalistes impérialistes mondialistes esclavagistes évangélistes échangistes. »
Pour lui, la vague bleue marine va être grandiose : « un tsunami, pire qu’en Asie ; on va tout faire péter comme à Fuku... Fukuki... Fukushi... euh... comme chez les niaks. »
Nous lui avons alors demandé pour qui il voterait au second tour si Sarkozy était contre Hollande. « Hollande, sans hésiter. Je veux faire barrage à la droite. »
Debout la république :
Impartial journaliste : Bonjour, madame Elisabeth Tessier.
Elisabeth Tessier : Bonjour monsieur Impartial Journaliste.
IJ : Vous savez pourquoi nous sommes là.
ET : Oui, vous m’avez briefé.
IJ : Et donc ?
ET : Ca a été compliqué, mais j’ai réussi à entrer en contact avec un militant de Dupont-Aignan
IJ : Génial ! Allons-y.
ET : Ammmmm. Ammmm. Esprit es-tu là ?
Esprit : Ouiiii. Mon nom est Bernard.
IJ : Bonjour, Bernard. Dîtes-nous pourquoi vous voulez voter Dupont-Aignan.
Bernard : J’ai toujours soutenu les positions gaullistes jusqu’à ma mort en 1972 et je souhaite que cela se perpétue aujourd’hui, même si je n’ai pas reçu ma nouvelle carte d’électeur.
IJ : Tous des feignasses à La Poste.
Bernard : Ne critiquez pas le Service Public ! Même si le courrier n’arrive pas, au moins on a notre indépendance postale !
IJ : ??? Qu’est-ce qui vous plait dans le programme de M. Dupont-Aignan ?
Bernard : L’odeur funèbre du discours. Tous les morts sont avec lui.
IJ : Mais encore ?
Bernard : Il adore les fonctionnaires. Et comme j’étais sous-secrétaire du délégué adjoint au service sanitaire du département de la Creuse, je le soutiens.
UMP :
Ce mercredi, nous avons rencontré Mariette, soutien de Nicolas Sarkozy. Jeune retraité de 95 ans, atteint d’Alzheimer, de Parkinson et de cécité, elle reste enthousiaste face à ces élections : « C’est incroyable, ça, le droit de vote ! Avant les femmes n’avaient pas le droit. C’est pour ça que j’irai voter. » Lorsque nous lui demandons qu’est-ce qui lui plait le plus chez son candidat, elle nous dit que « quand même, l’autre, là, il veut abolir la peine de mort, moi je veux pas ! Et puis les chars vont entrer dans Paris !!! » Après un éclaircissement fait par l’infirmière sur la date actuelle, elle nous répond enfin : « Ah ! Oui, bien sûr que je vais voter Sarkozy. Enfin... pas moi ; c’est le directeur de la maison de retraite qui nous a fait signer les papiers pour voter à notre place. Mais il votera Sarkozy. » Choqué, estomaqué, offusqué, outré, votre Impartial Journaliste s’empressa de demander pourquoi elle laissait faire : « Vous savez, mes enfants m’ont laissé ici dans un endroit pourri. En votant Sarkozy, où qu’ils aillent, ils auront leur endroit pourri. » Un point de vue qui se défend !
MoDem :
Votre Impartial Journaliste n’a pas été en mesure de trouver de soutiens à M. Bayrou souhaitant s’exprimer. Malgré nos demandes incessantes auprès du siège du MoDem, l’entretien n’a pu aboutir. Quinze femmes se sont présentées mais nous avons appris par une source anonyme qu’il s’agissait en fait de Marielle de Sarnez avec des perruques différentes (le costume de Lady Gaga nous avait mis la puce à l’oreille). Quand à M. Douste-Blazy, malgré des costumes réussis, il a été repéré par nos équipes à cause de son accent et de sa manière de répéter sans cesse « En effet » avec sa variante en costume d’Elton John : « Indeed. »
Parti Socialiste :
Mme Jeanne-Cécile-Rosalie de La Rochecaviar, marquise des Anges, nous a gracieusement reçus dans sa modeste maison avec jardin au cœur du XVIe arrondissement de Paris. Lorsque nous nous assîmes dans le grand salon elle nous révéla alors, après avoir remis son Rodin en place, qu’elle voulait voter pour François Hollande : « Vous comprenez, mes chers amis, qu’il faut aider les pauvres. La dernière, j’ai vu un sans-abri. Ce fut un crève-cœur. Mais, entre vous et moi, c’est la dernière fois que je regarde un reportage de TF1. » Nous avons voulu savoir ce qu’elle pensait de la tranche d’imposition à 75% : « Oh, vous êtes bien aimable de vous inquiéter pour moi. Je n’aurais pas crû que vous fussiez si délicat à mon égard. Mais pour revenir au sujet qui nous intéresse ici, j’ai appelé mon ami, Laurent Fabius, après une petite soirée donnée en l’honneur de Pierre Berger à la Maison de l’Amérique Latine, et entre deux discussions sur Renoir et Dali il en vint à m’assurer que cette loi ne verrait pas le jour. »
Intrigué, nous voulûmes savoir ce qu’elle trouvait urgent à réformer. « L’éducation, sans le moindre doute. Voyez-vous, la dernière fois, alors que mon chauffeur me conduisait chez Michel je vis un pauvre maghrébin entrer dans un trou. Je crois que c’était ce que vous appelez un métro. Bref, j’ai de suite vu sur son visage qu’il n’avait pas reçu une éducation digne de ce nom. » L’entretien se poursuivit dans le jardin où le maître d’hotel nous servit quelques rafraîchissements. Nous demandâmes, dans une candeur la plus totale, ce qu’elle pensait de faire installer des HLM près de l’avenue Victor Hugo. Après avoir expliqué ce qu’était un HLM elle nous répondit avec un effroi certain : « Oh, Grand Dieu ! Non ! Mais vous voulez me tuer ? Enfin... Je veux dire... La vie est excessivement chère ici. Comprenez bien que ce serait avec plaisir, mais il faudra trop de temps à ces braves gens pour trouver un kebab. »
Front de Gauche :
Nous avons rencontré Caroline, licenciée en sociologie et récemment licenciée de chez Auchan après avoir servi pendant deux ans des morceaux de saucissons Justin Bridou dans l’allée 4B. Adhérente au Parti Communiste depuis ses dix-huit ans, elle est fière d’avoir été militante dès la faculté : « C’était le bon temps, on faisait grève, on fumait, on bloquait l’université. C’est comme ça que j’ai eu mon premier semestre en L2. De toute manière, les notes ne servent à rien elles ne sont que le miroir de l’asservissement des masses par un pouvoir corrompu de capitalistes. Moi, je dis qu’il faudrait que les diplômes universitaires soient donnés aux gens par le biais de la démocratie. On vote et celui qui gagne a sa licence, quoi. Ce serait juste et légitime. »
Nous lui demandons donc pourquoi elle a adhéré au Parti Communiste et a ensuite rejoint les Jeunesses Mélanconnes. « C’est un engagement que j’ai au plus profond de moi. Je suis révoltée par tous ces gens qui meurent en Afrique ou tous ces vieux qui meurent. La mort c’est pas démocratique ; faudrait voter avant. Je suis entrée au PCF parce qu’on m’a dit que grâce à nos actions collectives en groupe de masses multiples on pourrait changer le monde. Il était à mes yeux évident qu’il fallait nationaliser les banques, l’eau, la téléphonie, Internet, les journaux, les télés, les prostituées, le chauffage, le café, le golf, les gens, le bowling, la bière, les joints, les chiens, le scotch, les arbres, les poissons, les écureuils, Batman... » Après lui avoir coupé la parole suite à la migraine de notre assistante suivie des insultes de Caroline qualifiant notre collaboratrice de « punie par le Petit Père de la Konfrérie de la Vérité Universelle et Absolue », nous avons interpellé l’intéressée sur les problèmes pour trouver l’argent, notamment dans la nationalisation et mise sous réserve de tout l’oxygène de France : « Non mais lool. On n’a pas besoin d’argent. On prend tout. Et puis si vous êtes pas d’accord c’est pas grave. Si aucun pays au monde n’est d’accord aujourd’hui, ça va changer. On va les convaincre parce que Mélanchou il est trop fort... Et puis c’est le seul moyen pour que je trouve un job ! Mélanchou m’a proposé de devenir assistante à la photocopieuse du bureau F9 de la préfecture des Vosges ! »
Lutte Ouvrière :
« De toute manière, on va prendre la rue, on va tous vous crever bande de raclures capitalistes eugénistes ! Voleurs, tyrans, mécréants, machistes, pourris, vendus ! » Notre arrivée au domicile de Mme Béraud s’est déroulée ainsi, un accueil chaleureux dans une coquette citée HLM du 93. « Restez ici, je vais à la cuisine ! Je vous reconnais, journalistes corrompus ! Violeurs de prolétaires ! Assassins des masses ! Je vais chercher mon couteau, vous allez voir !!!! Grrrrr !!! »
Heureusement, la porte était ouverte et nous avons pu partir avant que Mme Béraud ne nous pourchasse avec son couteau Ikéa. La police a interpellé la dame, connue des services de police pour racolage communiste sur la voie publique et tentative de viol sur un caniche « embourgeoisé. »
Nouveau Parti Anticapitaliste :
Arrivé devant l’usine d’urinoirs de Clochemerle, votre Impartial Journaliste partit à la rencontre de Denis, syndicaliste CGT. Pour lui, le capitalisme est fini : « Ouais, le capitalisme, c’est fini ! » Afin d’étoffer notre article nous lui demandons quelques explications un peu plus longue : « Ouais, le capitalisme, c’est fini à cause de la crise ! » Nous l’invitons donc au bar et demandons à Dédé, le serveur, de lui offrir une bouteille de Ricard. Au bout du dixième verre, notre représentant syndical délie enfin sa langue : « Y en a marre des riches ! Pourquoi eux ils ont une Rolex et moi j’ai une Monoprix ! C’est pas juste, je veux une Rolex moi aussi ! Et pis, y en a marre, au Télé-Achat de RTL9 ils veulent plus ma carte bleue. Faut faire la révolution, ma femme elle veut un robot-mixeur. » Puis Denis nous confie qu’il y a des conflits dans la ville : « Ouais, la dernière fois, on a fait grève et on a séquestré notre patron pendant trois jours puis on a détruit les machines. Enfin, on a fait que des trucs qu’on a le droit de faire. Et alors, voilà-t-il pas que la femme du patron, cette conasse qui veut pas coucher, qu’elle vient et qu’elle nous dit de relâcher son mari et qu’on serait que des délinquants. Moi j’dis, c’est pas normal, faut faire la révolution et c’est pour ça qu’j’vais voter Poutou. D’ailleurs j’lui ai dit à la madame : Je ne suis pas un délinquant, M’dame, je suis un syndicaliste. »
Europe-Ecologie-Les-Verts :
« Bonjour, Blandine, c’est un plaisir de vous rencontrer. » C’est ce que je dis sur un ton surpris face à la militante d’Eva Joly. C’est alors qu’elle me répondit : « Oh, je vous intimide ! C’est normal, je suis une célébrité... Mais si, je suis la marmotte de droite dans la pub Milka. »
Une fois habitué à voir une marmotte discutant dans son peignoir avec un verre de Whisky « bio et hallal », nous entamâmes la conversation sur une simple question : Les marmottes ont-elles le droit de vote ? « Eh bien non. Ce qui en soi est aberrant, n’est-ce pas ? Mais j’ai discuté avec Eva et elle m’a dit que comme Mélanchon voulait faire voter les étrangers, elle voulait faire voter les marmottes et autres mammifères. C’est le progrès ! Personne ne l’arrête. » Pour Blandine, il faut supprimer le nucléaire : « C’est une évidence. Nous on vit depuis des millions d’années sans électricité, vous pourriez faire pareil. Sans oublier que ma cousine/mère/femme est décédée l’an dernier en croyant que la centrale de Fessenheim était un terrier géant. Il faut le dire haut et fort : Le nucléaire ou les marmottes ! » Blandine est aussi pour supprimer certaines commémorations. A titre militaire ? « Non pas vraiment, on a un point de désaccord avec Eva ; le 14 juillet, on peut le laisser. Le problème, c’est le 11 novembre. Comme on hiberne, on a tout ce bruit et ça nous réveille et je peux vous dire que l’Association des Marmottes Insomniaques s’est encore plaint auprès du syndicat l’an passé. C’est pourquoi on a trouvé un accord avec EELV : déplacer le 11 novembre en juin. »
Solidarité & Progrès :
Impartial Journaliste : Bonjour Madame Elisabeth Tessier.
Elisabeth Tessier : Encore vous ?!
Impartial Journaliste : Oui, on voulait vous voir pour que vous nous trouviez un militant de Jacques Cheminade.
ET : Vous m’avez en face.
IJ : Hein ???
ET : Vous croyez que mes initiales étaient là par hasard. C’est un message subliminal de reconnaissance.
IJ : O_____________o
ET : Eh oui ! Comme Michael Jackson. M.J.: Man of Jupiter. Ou Giscard d’Estaing. G.E.: Gâteux de l’Espace.
IJ : Et vous allez voter Cheminade... Pourquoi ?
ET : Parce que j’ai lu dans le tarot qu’il allait gagner. Et vous savez que je ne me trompe jamais. De plus, il agit pour le bien des gens comme nous. On arrêtera de nous traiter de fous quand il sera au pouvoir.
IJ : Fous ? Parce que vous vous dites extra-terrestres ?
ET : Exactement. Il y en a marre de cette discrimination ; les terriens sont tous des racistes ! Et puis Cheminade prévoit une amélioration considérable avec un tunnel vers l’espace, du Gloubi-Boulga à la cantine le vendredi et la rediffusion de Stargate SG-1 sur M6.
IJ : Vous a-t-il proposé un poste ?
ET : Normalement je n’ai pas le droit d’en parler. Mais je sens des flux entre vous et moi
IJ : • • • — — — • • •
ET : C’est pour cela et parce que je vois en vous un homme de confiance, discret.
IJ : Tout à fait, je suis journaliste.
ET : Je serai donc Ministre de la Voyance. Je décrèterai donc ce qui se passera demain.
IJ : Vous fusionnerez donc avec Météo France... Merci madame Tessier, vous pouvez désormais rentrer-maison.
Pardon aux familles, etc.