Un islamiste et un ancien du régime s’affronteront les 16 et 17 juin
Le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi et une des figures du régime Moubarak, l’ex-Premier ministre, Ahmad Chafiq, s’affronteront au deuxième tour.
Le second tour de la présidentielle en Egypte devrait opposer le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, à une des figures du régime Moubarak, l’ex-Premier ministre Ahmad Chafiq, selon l’AFP citant des chiffres annoncés hier par la confrérie islamiste. Et basés sur le dépouillement de 90% des bulletins de vote.
De son côté, la Commission électorale doit annoncer demain les résultats officiels de ce scrutin qui s’est tenu mercredi et jeudi derniers. «Il y aura un second tour entre Mohammed Morsi et Ahmad Chafiq selon les chiffres dont nous disposons», ont affirmé les Frères musulmans sur leur site internet officiel, se basant «sur le dépouillement de 90% des bulletins de vote». Après le dépouillement dans la moitié des bureaux de vote, ils ont indiqué un peu plus tôt que Mohammed Morsi menait avec 30,8% des voix, suivi de Ahmad Chafiq avec 22,3%.
Ils sont suivis par Hamdine Sabbahi (20%), Abdel Moneim Aboul Foutouh avec respectivement 20 et 17%. L’ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa a obtenu 11%. Le second tour de cette première élection présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011 est prévu les 16 et 17 juin. De son côté, un porte-parole de l’équipe de campagne de Ahmad Chafiq, Karim Salem, s’est dit «confiant» que le candidat serait au second tour. Considéré comme «le candidat de rechange» des Frères musulmans après l’élimination par la commission électorale de leur premier choix, Khairat Al Chater, Mohammed Morsi a bénéficié de la base militante de la confrérie des Frères musulmans, déjà arrivés largement en tête aux législatives qui se sont achevées en janvier.
Ahmad Chafiq a pour sa part axé sa campagne sur la sécurité et la stabilité, afin de rallier les Egyptiens exaspérés par les incertitudes politiques et la dégradation de la situation économique depuis la révolte populaire qui a renversé Hosni Moubarak. L’ancien Premier ministre est contesté par les partisans de la «révolution», pour qui son éventuelle victoire signifierait la mort de leurs idéaux. Il est aussi considéré comme le candidat de l’ancien régime et de l’armée, au pouvoir depuis la chute du raïs. Quant à Mohammed Morsi, ses adversaires voient en lui un soumis à la confrérie et à sa vision islamique très conservatrice de la société aux dépens des intérêts du pays. Après des décennies de scrutins joués d’avance, c’est la première fois que les Egyptiens choisissent librement leur chef d’Etat.
Jeudi soir, trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, le président de la Commission électorale Farouk Soltane a estimé le taux de participation à 50%. Les Etats-Unis ont félicité l’Egypte pour ce vote qu’ils ont qualifié d’«historique», en se disant prêts à collaborer avec tout gouvernement «démocratiquement élu». L’élection doit mettre fin à une période de transition émaillée de manifestations et de violences. Le Conseil militaire au pouvoir, accusé par les militants pro-démocratie de continuer la politique de répression de l’ancien régime, a promis de transmettre le pouvoir avant la fin juin. Les pouvoirs du futur président restent flous. La Constitution en vigueur sous l’ère Moubarak est suspendue et la rédaction de la future loi fondamentale est renvoyée sine die.
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