Y a des baffes qui se perdent.
La police enquête sur les propos antisémites de quatre collégiens
Reims (Marne). En fin de semaine dernière, trois collèges rémois ont signalé à la justice les propos antisémites tenus par des élèves à l'occasion de l'hommage rendu aux victimes du drame de Toulouse. Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour « provocation à la discrimination ou à la haine raciale ».
La cité des sacres n'a pas été épargnée par les incidents à caractère antisémite qui ont émaillé l'hommage rendu aux victimes de Toulouse avec en point d'orgue l'incroyable attitude d'un professeur d'anglais d'un lycée de Rouen qui a imaginé de saluer la mémoire du tueur, Mohamed Merah.
Ainsi, des adolescents de trois collèges rémois se sont illustrés de façon détestable en refusant d'observer la minute de silence dédiée à la petite famille exécutée devant un collège toulousain. Car leur refus a spécialement visé les victimes juives de cette tragédie, comme en témoignent les commentaires s'y rapportant.
Le lundi 19 mars - jour même du massacre au collège juif de Toulouse - un élève de 5e du collège François-Legros lâche à l'annonce de la minute de silence à venir : « Pourquoi est-ce que je ferais ça si c'est des Juifs ? » Le propos relève d'une « provocation à la discrimination ou à la haine à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Comme il a été tenu en classe - et donc dans un lieu non public - il s'agit d'une contravention de 5e classe passible d'une peine d'amende.
« Ce ne sont que des Juifs »
Il en est autrement au collège Trois-Fontaines où un collégien scolarisé en classe de 4e a purement et simplement manifesté son hostilité au moment de la minute de silence en lançant : « On s'en fout c'est que des Juifs ». La remarque, proférée dans un lieu public, est cette fois passible d'une peine de prison et d'une forte amende.
Le troisième cas soumis au parquet de Reims a eu pour théâtre le collège Joliot-Curie de Reims. Lors d'un premier acte, qui a précédé la tuerie de l'école toulousaine, deux élèves ont pris la parole en cours de technologie alors que la leçon portait sur les différentes perceptions du son. L'un d'eux a comparé les Juifs aux chiens qui entendent les bruits de la nuit et de l'enfer. Le second a surenchéri en glissant : « Les Juifs qui crament. »
Cet épisode a valu une exclusion de deux jours aux intéressés. Mais la sanction ne semble pas avoir servi de leçon. Car tous deux ont récidivé en rejetant la minute de silence liée au drame. Car, a-t-il alors été précisé : « Ce ne sont que des Juifs. » Si ces élèves risquent une contravention de 5e classe pour le premier épisode, ils encourent eux aussi une peine de prison pour ce dernier incident. L'enquête, confiée aux policiers de la sûreté départementale de Reims, doit maintenant déterminer l'éventuelle implication et le degré de responsabilité des mineurs incriminés. Pour cela, ils devraient être rapidement auditionnés et les témoins entendus.
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