A 5 ans, elle est excisée. Sans anesthésie, sur un rocher plat du désert somalien. Ses organes génitaux sont recousus, «aussi clos qu’un mur en brique», précise-t-elle. L’exciseuse, vieille femme à la lame de rasoir cassée, lui laisse juste un petit trou pour uriner et évacuer plus tard le sang menstruel. A 13 ans, elle refuse d’épouser un homme à barbe blanche à qui son père la vend cinq chameaux. Elle fuit. Course dans le désert vers Mogadiscio, pieds nus, sans eau ni nourriture des jours durant. Elle aurait dû y rester, elle survit. «Une partie de ma dureté, dit-elle, m’est venue en voyant mes frères et sœurs mourir. Nous étions douze enfants, à présent nous ne sommes plus que six.» L’une de ses sœurs se vide de son sang le jour de son excision.
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