Ni un raciste ni un criminel, ce pauvre de 28 ans armé pourchassant (en voiture puis à pied) un jeune de 17 ans avec des bonbons, lui tirant à l'abdomen, est en légitime défense.
Les circonstances du meurtre
Le 26 février 2012, Trayvon Martin, 17 ans, un adolescent sans histoire ni casier, part un peu avant 19h de la maison de sa petite amie pour aller acheter des bonbons à l'épicerie du coin. George Zimmerman, 28 ans, effectue, lui, une ronde de quartier, pour surveiller le voisinage après plusieurs cambriolages. Il appelle le 911 (services d'urgence) pour signaler «un comportement suspect». Malgré les consignes de l'agent, il suit Martin, d'abord en voiture puis à pied. Quelques minutes plus tard, l'adolescent meurt, d'une blessure par balle à l'abdomen, un paquet de bonbons et une canette de soda à la main. La police trouve Zimmerman saignant du nez, une blessure à la tête. Il jure avoir agi «en légitime défense».
L'appel au 911
La bande a été rendue publique par le bureau du shérif de Sanford. «On a eu des cambriolages» dans le quartier «et il y a un type louche qui se balade, on dirait qu'il prépare un coup, qu'il a pris de la drogue ou un truc dans le genre», explique Zimmerman à l'officier au téléphone. «Est-il noir ou latino? Que porte-t-il?», demande ce dernier. «On dirait qu'il est noir, et il porte un sweat à capuche sombre, il a un truc dans les mains, je ne sais pas trop ce que c'est. Il me regarde», répond Zimmerman. L'officier lui conseille plus tard de rester à l'écart et de laisser la police intervenir. Mais Zimmerman s'obstine. «Ces salauds, ils échappent toujours au système . Puis, la bande est mauvaise, Zimmerman lâche une insulte indéterminée. Il semble dire «fucking coons» . La police a reconnu depuis qu'elle avait peut-être raté une injure raciale dans la conversation.
Les témoignages
Plusieurs témoins affirment avoir entendu crier «à l'aide», d'une voix qui semblait être «celle d'un jeune garçon», puis un coup de feu, et l'arrêt des cris. La bande son d'un appel 911 semble corroborer ces affirmations, sans que l'on puisse savoir avec certitude qui crie «Help».
Un autre témoin raconte sa version à CNN. Elle affirme avoir vu, au sol, Zimmerman «au-dessus de Trayvon, le plaquant avec ses jambes».
Le témoignage de la petite amie
Elle se trouvait au téléphone avec Martin juste avant le moment fatidique. «Il a dit qu'un homme le surveillait, alors il a mis sa capuche. Je lui ai demandé de courir, il a dit qu'il allait marcher vite. Je lui ai dit de courir, mais il a dit qu'il n'allait pas courir», a confié la jeune fille à ABC News. Quelques minutes plus tard, elle a entendu la suite de la conversation: «Pourquoi est-ce que vous me suivez?», aurait-il demandé. «Qu'est-ce que tu fais là?», aurait rétorqué Zimmerman. Puis la jeune fille dit avoir entendu «quelqu'un qui était poussé». Selon elle, «il devait s'agir de Trayvon car son kit main libre est tombé. J'ai essayé de rappeler mais il n'a pas répondu», conclut-elle.
La version de Zimmerman
Il ne n'est pas exprimé publiquement. Il a indiqué à la police qu'il avait été attaqué par Martin après avoir abandonné sa poursuite, alors qu'il retournait à son véhicule.
La police de Sanford critiquée
La police a d'abord envoyé sur place un agent de la division des narcotiques – et pas un officier de l'unité des homicides. Elle a également oublié de faire passer un test d'alcoolémie/drogue à George Zimmerman. Enfin, elle a d'abord expliqué que deux témoins avaient corroboré la version de légitime défense, ce que les témoins ont nié, demandant à la police une rétractation. Le téléphone de Trayvon Martin n'a pas été retrouvé. L'opérateur T-Mobile a confirmé que le jeune homme était au téléphone pendant quatre minutes juste avant l'incident.
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