Les citoyens suisses ont dit «non», par référendum, à l'instauration de «six semaines de vacances pour tous», soit quinze jours de congés payés en plus. L'initiative populaire lancée par les syndicats a été rejetée par 67% des votants. Le texte réclamait le passage à six semaines de congés obligatoires au minimum, alors que la Constitution fédérale en autorise quatre depuis 1984.
Le résultat n'a surpris personne: les milieux économiques et le Parlement s'étaient prononcés contre. L'argumentaire des initiants reposait sur la dégradation des conditions de travail. «Mais le calendrier économique n'était pas favorable et les adversaires ont joué sur la peur», réagit Josiane Aubert, vice-présidente de Travail suisse, le groupe à l'origine du référendum.
Dans le camp adverse, le président de la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie, Bernard Rüeger, se dit «fier que le citoyen suisse ait conscience que travailler moins provoque pauvreté et désindustrialisation».
«Nous aurions été les champions du monde des vacances, plus que les Français, c'est dire…», ironise à la Télévision suisse Cristina Gaggini, directrice romande d'Économie suisse, une association patronale. Les Helvètes refusent plus de vacances «parce qu'au fond, tout au fond de leur mémoire, subsiste encore l'idée que les vacances sont l'invention paresseuse d'une poignée de nantis », indique le journal Le Temps.
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