Les finalités de l'Éducation ne sont pas si nombreuses: la citoyenneté, le développement personnel et l'insertion économique.
Pour l'école de Jules Ferry, la citoyenneté était au-dessus des autres; elle a été pendant longtemps inculquée par des maîtres d'école profondément imprégnés des valeurs républicaines et des règles de la vie en société. Quand on voit maintenant les comportements des élèves en classe, et leurs connaissances (voire leurs appréciations) des institutions de la République, il y a comme une sorte de démission coupable des Ministères successifs de l'Éducation.
Pour le développement personnel, un objectif fort pour chaque élève était le succès au Certificat d'études, reconnaissant que les bases étaient acquises pour commencer à se débrouiller dans la vie; la capacité à s'exprimer correctement à l'écrit, une certaine connaissance de son pays, le calcul pour déterminer au moins un bénéfice ou une perte, couture et ménage pour les filles, bricolage et jardinage pour les garçons, ... La société a certes changé, et il faut actualiser certains domaines; pour les filles comme pour les garçons, la gestion patrimoniale, la maîtrise des risques, la gestion de carrière, les relations avec les banques, Internet, la publicité, sexualité et pornographie, ...
Mais ce qui a surtout changé c'est que le système éducatif a été construit, sans vraiment se préoccuper de ces domaines, au profit de ceux qui iront jusqu'au Master, de préférence Sciences Po ou Écoles de commerce. Pour les autres, un cursus avorté, un décrochage au nom d'un "A quoi ça sert?" qui n'est pas totalement illégitime.
Inversement, la République ouvre gratuitement les portes de ses universités à des étudiants qui, par seul goût personnel et sans bénéfice évident pour le pays, désirent se développer personnellement dans certaines matières. Cette gratuité me pose problème ...
De même, l'insertion économique dans les milieux non-publics devrait relever du financement de ces milieux. Je trouve particulièrement choquant que des jeunes gens, ayant atteint BAC + 5, 6 ou 7 dans les écoles de la République, au frais du contribuable, puissent aller valoriser leurs connaissances et savoir-faire dans des entreprises étrangères, sans que celles-ci ne participent en rien à l'investissement en formation professionnalisante.