Tu trouves que le système actuel est fait pour le bien des enfants ? Tu crois que l'état sait mieux que les parents ce qui est bon pour leurs enfants ? Que c'est mieux que les parents pauvres n'aient pas le choix quand à où vont leurs enfants ? Au contraire, la concurrence dans l'éducation, c'est à dire le choix, permet d'expérimenter et de faire émerger ce qui fonctionne le mieux. Les établissements qui sont les plus performants grandissent, ceux qui le sont le moins rétrécissent et peuvent finir par disparaitre si ils ne changent pas ce qui ne fonctionne pas. Et ça ce n'est pas que de la théorie, c'est un système qui fonctionne très bien où il est appliqué, par exemple en Suède.
J'ai essayé de remplacer le mot "enfants" par "boîtes de petits pois" et, à part quelques curiosités d'expression, cela se tient très bien ...
Je m'excuse par avance pour cette entrée en matière un peu provocatrice, mais je voudrais par là souligner, que l'Éducation ne peut se réduire à un discours purement utilitariste, où la règle de la concurrence forcenée doit régner au profit d'un "client" (en l'espèce, les parents).
C'est un sujet qui porte sur ce que seront les citoyens de demain, ce qui n'est pas une mince affaire ...
Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire dans ce forum, les objectifs de l'Éducation sont, de mon point de vue:
1. la citoyenneté
2. le développement personnel
3. l'insertion professionnelle
Pour les deux premiers, je ne vois pas un "système" qui laisserait chaque parent dire ce qu'il faut enseigner. Par contre je leur reconnais volontiers un rôle de contrôle, encore plus accentué que ce qui se fait actuellement. Mais, dans la réalité, j'ai connu deux lycées parisiens; l'un, plutôt bourgeois et généraliste, où chaque réunion avec les parents d'élèves remplissait un amphithéâtre, l'autre, plutôt populaire et technologique, où ces mêmes réunions ne comptaient qu'une poignée de parents. Triste constat, pour lequel je n'ai pas de véritable solution.
Quant à l'insertion professionnelle, elle commence de manière précoce par défaut - ce qui ne laisse aucune autre alternative - ou bien elle commence normalement en enseignement supérieur, et les étudiants sont de fait des adultes majeurs, maîtres de leurs destins.
De toute manière, un débat à partir des 3 objectifs fondamentaux ci-dessus me semble tout à fait nécessaire, pour une refondation profonde du système éducatif.