l'affaire dépasse désormais les frontières des Pays-Bas. Les ambassadeurs à La Haye de dix États membres de l'UE - Bulgarie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Slovénie - ont officiellement protesté contre le site. Le Parlement européen s'en est emparé lundi soir. "Un grand nombre d'eurodéputés m'ont fait part de leur colère", a déclaré son président, l'Allemand Martin Schulz, qui annonce son intention d'en parler au Premier ministre néerlandais lors du sommet des vingt-sept, le 1er mars prochain. Mais c'est à Bruxelles que l'affaire embarrasse le plus. Outre Neelie Kroes, deux autres commissaires - la Luxembourgeoise Viviane Reding, chargée des Droits fondamentaux, et la Suédoise Cecilia Malmström, qui s'occupe des Affaires intérieures - ont fait des déclarations condamnant l'initiative du PVV. Mais la ligne officielle est largement en retrait : une infraction au droit européen "n'a pas été établie à ce jour", affirme la porte-parole du président José Manuel Barroso, totalement absent du débat. La pression monte. Et elle pourrait s'accroître, notamment si l'initiative du Néerlandais peroxydé faisait école : dans les travées du Parlement européen, on affirme qu'en Italie la Ligue du Nord s'apprête à lancer un site équivalent.