Les technocrates tirent-ils vraiment les fils d'une institution communautaire désincarnée? L'ancien député européen Jean-Louis Bourlanges s'insurge contre cette vision: pour lui, ce sont les Etats qui ont court-circuité Bruxelles.
Selon les auteurs de Circus politicus, le pouvoir aurait basculé de l'échelon national vers ce monstre froid que serait l'Union européenne...
C'est une absurdité. J'ai quitté le Parlement européen en décembre 2007 justement parce que l'Union européenne devenait une comédie des apparences. Sur la scène bruxelloise, les acteurs se donnent l'illusion de mener le bal et de traiter les problèmes. En réalité, l'essentiel du pouvoir politique échappe aux instances européennes.
Les compétences de l'Union, c'est l'agriculture, la concurrence, le commerce extérieur, la monnaie, les normes du marché unique. Les Etats membres disposent de la politique étrangère, de la défense, de la quasi-totalité de la politique économique et budgétaire, de la fiscalité, du droit du travail et de la protection sociale, de l'organisation des collectivités locales, de l'éducation... Au total, 90% de l'activité politique ressortit à la compétence presque exclusive des Etats.
Jean-Louis Bourlanges
S. Roudeix/Figarophoto
La vraie contrainte des Etats ne vient pas de l'Union, mais de la mondialisation. C'est cette concurrence économique mondiale, violente mais aussi irrécusable que la loi de la gravitation universelle, qui provoque le déplacement des centres de pouvoir. Pour le dire autrement, si l'Europe apparaît à nos concitoyens si lointaine, si incompréhensible, si inefficace, ce n'est pas parce que le système n'est pas démocratique, c'est parce qu'il n'a pas de grain à moudre car les Etats lui ont refusé les pouvoirs dont ils ont fait semblant de l'investir.
Ses partisans ont pourtant vanté le traité de Lisbonne, garantie d'une "Europe-puissance"...
Autre illusion! Au milieu des années 1990, l'arrivée au pouvoir d'une génération d'"eurotièdes" (Chirac, Schröder, Berlusconi, Aznar...) a fait coïncider l'instauration du fédéralisme monétaire et le détricotage des institutions communautaires, et d'abord de la Commission. Lisbonne n'a rien résolu et n'a introduit que des améliorations homéopathiques.
Le résultat, c'est cette Europe désincarnée et muette que dénonce Circus politicus.
Du temps de Jacques Delors, l'Europe était incarnée. C'est le climat narcisso-souverainiste où s'épanouissent aujourd'hui les dirigeants nationaux qui a conduit à ce pouvoir illisible, découpé en quatre postes, confié à des personnalités non charismatiques.
La dénonciation d'un pouvoir occulte et maléfique est l'alibi commode d'une société qui fuit ses responsabilités
Les auteurs de Circus politicus ne s'aperçoivent pas que le véritable objet de leur dénonciation, ce ne devrait pas être l'Europe communautaire, mais l'Europe intergouvernementale, chère aux souverainistes, celle des conférences diplomatiques traditionnelles, qui oscille nécessairement entre l'impuissance du consensus introuvable et la brutalité des rapports de forces au bénéfice du condominium franco-allemand.
Parmi les nouveaux "maîtres du monde" émergent les agences de notation. François Hollande préconise, afin de contrebalancer leur influence, de créer une agence publique.
Encore un bouteillon! Aujourd'hui, une agence a dégradé la France, deux ne l'ont pas fait. Si l'on ajoutait une quatrième agence, que se passerait-il? Rien: l'agence qui dégrade triomphe médiatiquement de celle qui ne bouge pas! Les agences bénéficient d'une réputation usurpée: elles analysent mal et ne prévoient rien. Non seulement elles n'ont rien anticipé sur Enron et les subprimes, mais elles ont été incapables depuis dix ans de rappeler aux marchés cette vérité élémentaire, à savoir que, le traité européen excluant le renflouement d'un Etat, il était absurde de faire bénéficier les Grecs des mêmes taux que les Allemands. Aujourd'hui, la dénonciation d'un pouvoir occulte et maléfique est l'alibi commode d'une société qui fuit ses responsabilités.
n'oublions surtout pas de dire que 4 monsieur euro ont été nommé et la crise n'est tjrs pas résolue.....
et que ce president de l europe , ce flamand VAN ROMPUY n a aucune légitimité , il ne parle déjà pas l'italien .....et a été jeté de belgique après soit disant avoir calmé le jeu entre wallons et flamands en se taisant comme un poisson rouge dans un bocal, c'est sur qu avec lui ; les états pourront s'exprimer à volonté...puisqu il n a rien a dire.
POUR UNE AUTRE EUROPE PUISSANCE ET UNE AUTRE EUROPE SOCIALE
la grèce a été incorporée dans l'euro par les agences de notations qui ont avec les dirigeants grecs maquillés les chiffres de l'économie grecque....