L'origine sociale de la religion selon Durkheim
Athée, Durkheim considère néanmoins la religion comme un phénomène d'essence universelle. Durkheim définit la religion par l'opposition entre sacré et profane. Toute religion se caractérise par la croyance en une force impersonnelle extérieure à l'individu. Or il est symptomatique que la seule force réelle qui dépasse les individus n'est autre que la société. La religion ne serait alors qu'une transposition de la société. Dieu est extérieur, supérieur à l'individu, comme la société est extérieure et supérieure à l'individu. Il est contraignant comme la société nous impose des contraintes. Dieu n'est donc que la transfiguration inconsciente de la société. La loi divine n'est rien d'autre que la loi sociale divinisée. « Quand notre conscience parle c'est la société qui parle en nous » ou encore « Le devoir c'est la société en tant qu'elle nous impose ses règles, assigne des bornes à notre nature. » Ainsi la morale religieuse comme l'idée de sacré trouvent leur source dans la société et il n'est nul besoin de présupposer l'existence de Dieu pour expliquer d'où vient la religion.
Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une critique de la religion car Durkheim pense qu'elle a une utilité. Elle renforce l'autorité des lois sociales. On obéit plus facilement à un Dieu qui est censé tout voir qu'à l'autorité sociale seule, dont on peut toujours espérer l'impunité pour peu qu'on ait l'intelligence de ne pas se faire prendre.