L'humoriste Alévêque ne renie rien de ce qu'il a dit sur Zidane
"Je ne renie rien de ce que j'ai dit." Face au tribunal correctionnel de Paris, Christophe Alévêque a maintenu ses accusations de mercantilisme à l'égard de Zinedine Zidane, assurant qu'il ne faisait que jouer son "rôle de bouffon" et ne pouvait à ce titre être condamné pour injure.
Au cœur du procès, jeudi 2 février, une interview de l'humoriste publiée en janvier 2011 dans le magazine SportMag. Christophe Alévêque y déclarait à propos de l'ancien footballeur : "Ce mec est un panneau publicitaire qui a trois neurones (...) et qui maintenant profite de son image à outrance."
"Pour moi, c'est une forme de prostitution. Ce mec est une pute", poursuivait l'ancien chroniqueur de Laurent Ruquier sur France 2, en brocardant le statut d'icône marchande acquis, selon lui, par l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France. "Ambassadeur de Danone, qu'il crève dans le yaourt !" Enfin, il ajoutait que l'ancien capitaine de l'Equipe de France était "lisse" et "con comme une bite".
Le champion du monde 1998 a cité l'artiste en justice pour injure. Il lui réclame 75 000 euros de dommages et intérêts. "L'humour ne va jamais trop loin", se défendait Christophe Alévêque, 48 ans, avant d'entrer dans la salle d'audience. "Je suis un bouffon, j'ai critiqué avec mes mots quelque chose que j'ai trouvé vulgaire", se défendait-il, avant de préciser : "Je n'ai absolument rien contre M. Zidane. Longue vie à lui ! Mais l'icône, le symbole (...) a dérapé."
"JE NE POUVAIS PAS DIRE CON COMME SES PIEDS"
Quelques minutes plus tard, il confirme devant le tribunal : "C'est cette liberté qu'a toujours eue le bouffon, qui était le seul qui pouvait s'attaquer au roi." "Si je devais avoir des procès pour toutes les personnes que j'attaque en spectacle, je pense que je camperais ici", ironise le comique, regrettant que "le chemin de la caricature se restrei de plus en plus".
Le rôle des humoristes est de "grossi le défaut de la bêtise humaine", poursuit-il, amer, car, explique-t-il, "il m'est arrivé de dire pire sur des gens qui sont président de la République, président du FMI ou pape et il n'y a pas eu de problème. (...) Personne n'est inattaquable dans notre pays".
Concernant Zidane, s'est-il souvenu, "ça m'a choqué qu'un footballeur qui a fait toute sa carrière avec le peuple, les smicards, les RMIstes" se fasse payer onze millions d'euros, soit "une somme extravagante pour soutenir la candidature du Qatar pour la coupe du monde de foot".
A un moment, la présidente Anne-Marie Sauteraud s'étonne qu'il ait employé une expression telle que "con comme une bite". Mais, répond-il, "dans mes spectacles, j'emploie ça régulièrement", et puis surtout, là, "je pouvais pas dire con comme ses pieds..." L'affaire sera mise en délibéré à l'issue de l'audience.
Il s'ajoute à la longue listes des "humoristes" qui sont plus connus pour leurs provocs que pour leurs blagues (comme Dieudonné par exemple...)