L’informatique s’est mariée avec les télécommunications pour créer Internet vers la fin du siècle dernier. A l’époque, pour dessiner la toile du réseau mondial sur un morceau de papier, les informaticiens utilisaient souvent la forme d’un nuage. Il s’agissait de la meilleure représentation de cet espace informe et virtuel que représente Internet vu par un utilisateur. Et voilà qu’aujourd’hui cette représentation donne son nom à un nouveau concept : le Cloud Computing. Sa définition officielle précise un peu de quoi il s’agit : l’accès via le réseau, à la demande et en libre service, à des ressources informatiques virtualisées et mutualisées. Mais en quoi cela concerne-t-il non seulement les entreprises qui externalisent de plus en plus leur informatique avec l’infogérance, mais également vous et moi ?
En fait, le Cloud Computing devrait, à terme, modifier en profondeur notre relation avec l’informatique. Aujourd’hui, les ordinateurs personnels fonctionnent avec un système d’exploitation, Windows, MacOS ou Linux, une série de logiciels dédiés aux différentes tâches à accomplir (traitement de texte, tableur, bases de données, retouche de photos, messagerie, surf sur internet…) et un disque dur sur lequel sont stockées les données. Imaginez que l’on retire presque tous ces logiciels ainsi que le disque dur. Cela allègerait considérablement nos machines. Il ne resterait qu’un système d’exploitation simplifié et un seul logiciel : le navigateur Internet. Les logiciels et toutes les données seraient dispersées ailleurs, sur des serveurs situés… on ne sait trop où. Cela peut ressembler à de la science fiction. Pas du tout, il s’agit du Cloud Computing. Et nous l’utilisons déjà, tel monsieur Jourdain, sans nous en rendre compte.
Qu’apporte concrètement le Cloud Computing par rapport au système précédent, c'est-à-dire à l’ordinateur personnel connecté à Internet ?
Si les logiciels et les données disparaissent de nos machines, où se retrouvent-ils et comment devront nous payer leur utilisation ?
Quels avantages présentent une telle virtualisation de l’informatique pour le grand public ? Quels risques aussi pour nos données personnelles, textes, photos, vidéos, messages électroniques… dans cette mise en suspension dans l’espace informatique, comme autant de gouttes d’eau d’un nuage voyageant au gré du vent ?
Invités:
Gwendal Le Grand, chef du service de l’expertise informatique de la CNIL,
Loic Guezo, Responsable des Offres de sécurité IBM France,
Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France,
Olivier Seznec, directeur de la stratégie technologique Cisco France
http://www.franceculture.fr/emission-sc ... 2012-02-10